Un passage de Lamamra sur les nervis algériens protégés par Paris censuré
Par Mohamed K. – Des internautes ont constaté qu’une déclaration du ministre des Affaires étrangères, lors de l’interview qu’il a accordée aux deux médias officiels français France 24 et RFI, ont été censurés. En effet, à la question : «Vous l’évoquiez à l’instant, la France a réduit le nombre de visas accordés aux Algériens, elle affirme que l’Algérie refuse de son côté d’accueillir les Algériens expulsables de France. Est-ce que, sur ce dossier, on peut envisager un compromis entre les deux pays ?», Ramtane Lamamra a lancé une pique au gouvernement français, dans un langage diplomatique mais clair, accusé de protéger les mercenaires à la solde du régime de Rabat et qui mènent une campagne acharnée contre l’Algérie et l’armée algérienne.
«Cela fait partie aussi des malentendus qui, peut-être, certaines déclarations à la presse, du côté français naturellement, amplifient hors proportion, donnant l’impression qu’il s’agit d’une divergence majeure. L’Algérie ne protège pas des personnes qui violent la loi française, de la même manière qu’aucun Etat ne devrait protéger des gens qui violent la loi algérienne. Ceci est clair», a répondu le chef de la diplomatie algérienne. «Néanmoins, a-t-il ajouté, lorsque nous parlons de circulation, d’établissement des personnes, il y a eu une certaine sélectivité du côté français. On laisse libres de leurs mouvements certaines catégories de personnes qui, pourtant, constituent parfois des menaces à la sécurité nationale de l’Algérie, pendant que d’autres âmes qui sont là à la recherche d’un emploi ou qui ont été amenées en France dans le cadre d’accords de main-d’œuvre et autres, depuis longtemps, se retrouvent du jour au lendemain concernées par des mesures d’éloignement du territoire national français.»
«Bah alors, France 24, pourquoi vous avez coupé ce passage dans la retransmission de l’interview de Lamamra ? Enfin, il est vrai que lorsqu’on se fait, comme votre chaîne, le relais de ces individus, ça puisse être désagréable à entendre», a commenté un internaute, tandis qu’un autre croit savoir que «ce n’est pas le seul passage coupé». Une constatation corroborée par une source informée, selon laquelle une bonne quinzaine de minutes relatives au contentieux mémoriel sont également passées à la trappe.
Interrogé sur les relations avec la France, le ministre des Affaires étrangères avait précisé que, «lorsqu’il s’agit, en ce qui nous concerne, de la protection et de la préservation de la sécurité et de la dignité de nos compatriotes en territoire français. C’est un sujet auquel nous sommes particulièrement sensibles», accusant, au passage, certains responsables français de faire preuve d’abus en voulant faire du chiffre. «Dans la discussion avec les autorités françaises, nous veillons à ce qu’il n’y ait pas d’avions charters, à ce que les gens bénéficient des recours possibles devant les autorités françaises, avant qu’elles soient reconduites aux frontières. En cela, les autorités algériennes veillent véritablement à ce que ces accords algéro-français soient exécutés, mais exécutés de manière convenable», avait-il déclaré, en expliquant qu’«il est faux de dire que nous refusons de recevoir nos compatriotes qui n’ont plus rien à faire en territoire français».
Comment les deux organes médiatiques gouvernementaux français vont-ils justifier ce coup de ciseau, eux qui se targuent d’être la quintessence même de l’éthique et de la déontologie ?
M. K.
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