Suspension du statut d’observateur au profit d’Israël : une victoire de l’Algérie
Par Nabil D. – La décision de l’Union africaine de suspendre le statut d’observateur d’Israël est une grande victoire de l’Algérie qui a exprimé à maintes reprises son opposition au choix de Mahamat Faki soutenu par le régime de Rabat, allié de l’Etat hébreu et dont la présidence de la Commission de l’Union africaine a été vivement critiquée, surtout par l’Algérie et l’Afrique du Sud, qui ont rappelé qu’elle allait à l’encontre des déclarations de l’organisation panafricaine fondée sur la défense des peuples opprimés qui ne connaissent que trop bien la dévastation et la déshumanisation qui caractérisent le colonialisme sioniste et les systèmes connexes de discrimination raciale institutionnalisée.
«Comment donner une place de choix à Israël, alors que cet Etat criminel ne devrait jamais être récompensé pour ses violations et pour le régime d’apartheid qu’il impose au peuple palestinien», interroge-t-on à Addis-Abeba où l’annihilation de la manœuvre israélo-marocaine allait faire échouer le Sommet africain et le retrait de la plupart des Etats membres de l’Union africaine. «Ce qui vient de se produire est une victoire partielle dictée par la conjoncture particulière que traverse l’Union africaine et la victoire finale sera acquise avec le refus définitif de l’intégration d’Israël en tant qu’observateur ou le maintien de la suspension jusqu’à ce que ce pays mette fin à l’occupation illégale des territoires palestiniens et au régime ségrégationniste», expliquent nos sources qui indiquent que le Sommet africain va être couronné par une dénonciation en des termes forts du racisme pratiqué par le régime de Tel-Aviv, dans une déclaration finale qui sera rendue publique tard dans la soirée».
Dans son interview à France 24 et RFI, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a expliqué que «nous n’avons pas pris l’initiative d’accorder un quelconque statut d’observateur à quiconque». «Il y a une double faute, a-t-il dit, celle d’avoir accordé le statut d’observateur sans aucune consultation avec les Etats membres, dont l’Algérie. Si la décision a pour effet inévitable de diviser l’organisation sur laquelle vous avez le devoir de veiller, cela signifie que la décision est mauvaise et qu’il ne faut pas la prendre. En l’occurrence, si les consultations préalables avaient eu lieu, sans doute n’aurait-on pas pris une telle décision. La seconde faute, c’est d’avoir constaté que les Etats membres sont divisés sur cette question et de la laisser se gangréner, ce qui est très mauvais pour l’organisation. Donc, indépendamment de qui a fait quoi au profit de qui ou de quoi, le fait est que la décision en question est une décision qui met en péril la solidarité qui doit exister entre les pays membres de l’organisation.»
Pour rappel, le Sommet de l’Union africaine a suspendu, ce dimanche, la décision prise par Moussa Faki, le 22 juillet dernier, d’octroyer le statut d’observateur à Israël et a mis en place un comité composé de sept chefs d’Etat, dont le président algérien. La décision a été adoptée par consensus.
Le comité comprend les présidents Macky Sall (Sénégal), en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, Abdelmadjid Tebboune, Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Paul Kagame (Rwanda), Félix Tshisekedi (RDC), Muhamadu Bouhari (Nigéria) et Paul Biya (Cameroun). Le président Macky Sall prendra l’initiative pour le lancement de ce comité, a-t-on encore appris.
N. D.
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