«Je suis Poutine !» : pourquoi il faut soutenir l’intervention russe en Ukraine
Une contribution de Youcef Benzatat – La guerre, ce n’est pas bien. Elle tue des femmes et des enfants innocents et tout ce qui se dresse sur son chemin. La guerre est aveugle. On n’est jamais pour la guerre, mais parfois elle nous est imposée. Elle devient indispensable pour redresser le tort qui nous est fait. Elle devient inévitable lorsqu’elle devient l’ultime recours. Voire nécessaire parfois pour sauver l’humanité et préserver la paix dans le monde. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, oui, il faut parfois faire la guerre pour préserver la paix et tuer des innocents pour sauver l’humanité. «Dégâts collatéraux», disent les va-t-en-guerre pour justifier les massacres commis par leur folie. La guerre contre les nazis allemands et celles menées par les Vietnamiens contre les Américains et les Algériens contre le colonialisme français étaient nécessaires. On ne les aimait pas ces guerres-là, mais on y était forcé de les mener jusqu’au bout. Jusqu’à leur privation définitive de nuire à ces ennemis de la paix et du bien-être de l’humanité que sont le nazisme allemand, l’impérialisme américain et le colonialisme français.
Oui, on n’aime pas la guerre, mais on est contraint d’être pour lorsqu’elle est nécessaire. C’est le cas aujourd’hui pour la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine. On n’aime pas cette guerre, mais nous la soutenons car elle est nécessaire. Elle est nécessaire parce qu’elle vise en même temps le renversement du régime ukrainien qui n’hésite pas à afficher ouvertement son idéologie néo-nazie, en l’accompagnant sans scrupule par des passages à l’acte. Notamment celui d’avoir commis un génocide contre les populations du Donbass, avec méthode, froideur et l’arrogance de la satisfaction du fait accompli.
La guerre que mène Poutine à l’Ukraine est une guerre contre un parti néo-nazi, qui n’est pas si différent des partis appartenant à cette idéologie fasciste et qui meublent les régimes occidentaux s’autoproclamant des démocraties. Des partis de plus en plus populaires ces dernières décennies et qui sont partout prêts à l’assaut du pouvoir, si ce n’est pas déjà fait pour certains d’entre eux, sous le regard impuissant, voire complaisant de la majorité de la classe politique et de la société civile, qui n’hésitent pas à les rejoindre comme on y adhérait autrefois au parti nazi d’entre les deux guerres. En témoignent leur indifférence et leur insouciance cynique devant la destruction délibérée de l’Irak, de la Syrie, de la Libye, du Yémen, de Gaza et, plus récemment encore, leur absence totale de réaction et d’indignation devant le feu vert donné par l’Etat d’Israël à son armée et à ses services de sécurité d’abattre tout Palestinien désobéissant, frondeur ou récalcitrant.
Cette guerre est d’autant plus nécessaire, au regard de la solidarité unanime avec ce régime néo-fasciste ukrainien de la part de l’Occident et la diabolisation de Poutine pour avoir voulu le contrer, en même temps d’avoir pris l’initiative de repousser l’encerclement dont la Russie fait l’objet dans le but d’étouffer la principale poche de résistance à l’expansion de l’impérialisme occidental.
Tout en étant nécessaire, parce qu’elle constitue un front de résistance à la montée du fascisme en Occident et le danger qu’il fait peser sur la paix dans le monde et le salut de l’humanité, elle est surtout nécessaire parce qu’en s’attaquant à un allié génocidaire de l’Occident, elle constitue un affront à la propension de celui-ci à se considérer le maître du monde, s’auto-attribuant la prérogative de désigner des Etats souverains par le qualificatif d’Etats voyous, légitimant leur destruction et le massacre aveugle de leurs populations dans l’impunité et l’inaction totale des institutions internationales.
Si nous soutenons la guerre que mène Poutine contre le régime néo-nazi ukrainien, c’est parce que c’est notre guerre aussi. Celle qui permettrait la polarisation du monde, la démocratisation des institutions internationales, ONU, TPI, etc., le rétablissement de la justice internationale et la fin des entraves aux processus de démocratisation et de développement des pays émergents.
Poutine est un homme de son temps, qui partage son idéal politique avec celui de tous ceux qui sont victimes d’un Occident dominateur, arrogant et cupide. Il est issu d’une nation qui ne s’est pas bâtie sur le génocide des Amérindiens, des Africains, des Asiatiques et des aborigènes australiens. Il est comme nous tous indigné et révolté devant la conduite d’un Occident belliqueux, héritée d’une histoire criminelle et génocidaire. Conscient que seule une résistance solidaire pourra stopper. Nous sommes tous des Poutines indignés, pour la paix dans le monde, la justice internationale et le salut de l’humanité.
Y. B.
Comment (76)