Comment le Maroc et Israël sont deux grands perdants de la guerre en Ukraine
Par Abdelkader S. – Le conflit qui fait rage en Europe de l’Est confirme que le Maroc a choisi le mauvais camp. Israël, son allié sur lequel il pensait pouvoir compter pour élargir son hégémonie dans la région et bomber le torse face à l’Algérie, a dépêché son Premier ministre à Moscou pour tenter de sauver les meubles en Ukraine où l’Internationale sioniste avait voulu installer une «base» avancée à l’ombre d’une OTAN en voie de dislocation.
Même la chaîne gouvernementale française France 24 a admis que les retombées de l’opération spéciale russe en Ukraine sont désastreuses au Maroc où les prix du carburant atteint des summums, à l’instar de l’Europe qui risque de se retrouver sans gaz, sans pétrole et sans charbon russe au cas où les suppliques françaises n’aboutissaient pas à une désescalade. Pendant que les dirigeants européens font la queue chez Vladimir Poutine pour le conjoindre presque à genoux de leur pardonner leur attitude inconsidérée, tout en bernant leurs opinions publiques via leurs outils de propagande, au Maroc, la société bout et les manifestations pour cause de cherté de la vie se propagent à tout le royaume et la colère contre Mohammed VI, dont l’étincelle a pris dès après la décision de l’Algérie de ne plus pomper son gaz via le récalcitrant voisin de l’Ouest, ne sont pas près de s’atténuer. Bien au contraire.
France 24 a, a contrario, relevé que l’Algérie voit ses caisses se renflouer à nouveau grâce à la remontée spectaculaire des cours du baril qui avoisine les 140 dollars – comme nous l’annoncions dans un précédent article qui remonte aux premières heures de l’intervention russe en Ukraine – et la multiplication par deux du prix du gaz, énergie indispensable aux pays industrialisés pour de longues années encore, l’Algérie étant appelée à jouer un rôle prépondérant sur ce marché où elle occupe une place de choix grâce aux immenses réserves dont son sol regorge.
Quant à l’Etat hébreu, il a échoué à mettre en pratique sa stratégie en Europe de l’Est après avoir réussi à s’implanter aux frontières de son ennemi juré, l’Algérie, avec la complicité du régime de Rabat. Algeriepatriotique est tombé sur deux articles à la teneur gravissime, l’un écrit en 2014, au moment de l’insurrection en Ukraine téléguidée à partir de Washington et qui conduira à la guerre sept ans plus tard. Le journaliste américain Wayne Madsen révélait, en effet, dans les colonnes de Mediapart, le projet d’une nouvelle entité sioniste en Ukraine, en indiquant que «le rôle joué par les personnalités juives et l’Etat d’Israël dans la crise ukrainienne».
L’auteur de La Fabrication d’un président, qui se référait à un article «passionnant» de Times of Israel, dévoilait le financement à coup de dizaines de millions de dollars par un certain Ihor Kolomoïsky, richissime magnat juif ukrainien, du recrutement des nationalistes ukrainiens de droite et des néo-nazis venus d’ailleurs en Europe pour combattre la majorité russophone de la région du Donbass en Ukraine orientale où des massacres ont été commis avec la bénédiction de l’Occident. Le projet a fait capot, tant et si bien qu’un autre journaliste, Israël Shamir, a souligné, dans le média alternatif anglophone The Unz Review, que les Ukrainiens «pensaient qu’ayant élu un juif comme président, cela compenserait Bandera [idéologue nationaliste ukrainien assassiné en 1959 à Munich, ndlr] et ils se sont trompés».
Le Makhzen et Israël constatent, stupéfaits, la couardise de leurs soutiens qui se lézardent à vue d’œil depuis que Berlin a décidé de s’opposer au boycott du gaz russe. Les premières fissures commencent à apparaître au grand jour au sein de l’OTAN, d’autant que le message de Vladimir Poutine à son homologue français, Emmanuel Macron, qui l’a appelé au téléphone pour la énième fois, est on ne peut plus clair : «Nous atteindrons nos objectifs avec le dialogue ou avec la guerre.»
A. S.
Comment (40)