Amar Belani : «L’agitation frénétique de Zniber à Genève est inintéressante !»
Par Kamel M. – Le représentant marocain auprès du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a adressé une missive à sa présidente, Nazhat Shameem Khan, dans laquelle il se plaint avec gémissements et pleurs des mesures prises par le voisin de l’Est à l’encontre du régime monarchique expansionniste au nom duquel il s’exprime.
Dans sa lettre, Omar Zniber pleure la fermeture des frontières terrestres par l’Algérie «depuis 28 ans», qualifie la rupture des relations diplomatiques décidée par Alger d’«absurde» et estime que l’interdiction de survol de l’espace aérien algérien par les aéronefs battant pavillon marocain ou immatriculés au Maroc «sans justificatif ni raisonnement acceptable».
Sollicité par notre site pour commenter ces déclarations, l’envoyé spécial auprès du ministre des Affaires étrangères pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental a indiqué qu’«en faisant honteusement l’apologie de la colonisation et en recyclant les mêmes allégations fallacieuses mettant en cause l’Algérie et ses représentants, cet ambassadeur a perdu toute crédibilité auprès de ses collègues à Genève». «Son agitation frénétique, désordonnée et contre-productive est inintéressante car elle ne vise qu’un seul objectif : lui permettre de se maintenir en poste à l’étranger», a poursuivi Amar Belani. «Ses lamentations récurrentes et pitoyables auprès des membres du Conseil des droits de l’Homme ne masqueront pas les violations graves, systématiques, planifiées et préméditées du droit international humanitaire par la puissance occupante marocaine au Sahara Occidental», a encore affirmé l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles.
Il y a quelques années, face à l’inéluctable, ce diplomate marocain psychorigide avait embrigadé certains pays arabes au sein du groupe dit de «soutien à l’intégrité territoriale du Maroc», dans le but de vampiriser, en vain, le document du HCR qui allait à l’encontre des thèses marocaines sur le Sahara Occidental. La presse marocaine, qui avait rendu publique, et à l’unisson, une lettre de l’ambassadeur du royaume à Genève à ses homologues, attaquant, une fois de plus, l’Algérie, sa doctrine diplomatique, ses institutions et ses plénipotentiaires, ne s’attendait pas à ce que, le même jour, le Parlement européen allait lui signifier, et de manière non équivoque, la fin de l’odieux et immoral chantage qu’il n’a de cesse d’exercer, cycliquement, sur cet ensemble régional.
En 2020, le Makhzen subissait une cinglante humiliation en ne recueillant qu’une seule voix – la sienne ! – lors de l’élection des membres du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies tenue à Genève, en Suisse. Les résultats du vote avaient été annoncés à la reprise de la 16e séance plénière tenue le jour même et qui avait offert la majorité requise et le plus grand nombre de voix des membres de l’Assemblée générale à quinze Etats pour un mandat de trois ans, prenant effet le 1er janvier 2021, à savoir la Russie, la Bolivie, la Chine, la Côte-d’Ivoire, Cuba, la France, le Gabon, le Malawi, le Mexique, le Népal, le Pakistan, le Sénégal, l’Ukraine, le Royaume-Uni (Grande-Bretagne et Irlande du Nord) et l’Ouzbékistan.
Sur les 192 Etats votant, 191 voix avaient été validées, une avait été annulée et une autre s’était abstenue. Pour une majorité requise de 97 voix pour l’Afrique, le Sénégal en a obtenu 188, la Côte-d’Ivoire 180, le Malawi 180, le Gabon 176 et le Maroc une seule voix : la sienne. Cette bérézina avait été qualifiée en son temps par de nombreux Marocains de «scandale diplomatique». C’est sans doute la première fois dans l’histoire des Nations unies qu’un pays ait fait consensus contre lui, aucun Etat du continent n’ayant voté en sa faveur, au moment même où le régime monarchique de Rabat, incarné par son roi, Mohammed VI, et son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, se vantaient des grandes avancées des droits de l’Homme dans ce pays livré à la prédation de la famille régnante et de sa clientèle.
K. M.
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