L’Elysée «fête» le 19 Mars en rappelant les «gestes symboliques» de Macron
Par Houari A. – C’est en rappelant les «gestes» d’Emmanuel Macron envers les différents acteurs de la guerre d’Algérie que l’Elysée a «célébré» le 19 Mars. «Le président de la République a tout au long de son quinquennat poursuivi une même approche des questions mémorielles : regarder l’histoire en face, de façon à construire une mémoire républicaine, qui puisse être partagée par toutes et tous en France», affirme la présidence française dans un texte diffusé sur son site officiel. «L’histoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie a, à cet égard, fait l’objet d’une attention particulière du président de la République, tant les blessures mémorielles issues de cette période sont encore vives dans notre société», ajoute-t-on, en rappelant les «premiers gestes symboliques» qui «ont été réalisés en début de quinquennat».
L’Elysée fait un flash-back et remonte jusqu’à septembre 2018 lorsque Macron «reconnaissait l’assassinat par la France de Maurice Audin, jeune mathématicien qui travaillait à l’Université d’Alger et militait pour l’indépendance algérienne», puis en juillet 2020, date à laquelle des crânes de résistants algériens conservés depuis le XIXe siècle au Muséum d’histoire naturelle, à Paris, seront restitués à l’Algérie après qu’ils furent découverts par des historiens et anthropologues algériens.
L’Elysée parle de «démarche de vérité visant à construire une mémoire commune et apaisée» et fait référence au rapport de l’historien Benjamin Stora sur les «questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie», lequel rapport «énonce des préconisations pour avancer sur un chemin d’apaisement et de reconnaissance de toutes les mémoires». C’est sur la base du travail de l’historien natif de Constantine que Macron «a lancé plusieurs initiatives concrètes, et confié leur instruction à une commission associant diverses personnalités», assure l’Elysée qui fait remarquer que «plusieurs de ces préconisations ont d’ores et déjà pu être réalisées». Sont cités, par ordre chronologique, «la reconnaissance de l’assassinat d’Ali Boumendjel […], l’installation de plaques commémoratives signalant l’existence d’un camp d’assignation à résidence d’Algériens, ou encore l’attribution de bourses à seize jeunes chercheurs et doctorants algériens travaillant en priorité sur les fonds d’archives en France et les questions mémorielles».
Sont rappelés également l’ouverture, «avec quinze ans d’avance sur les délais réglementaires», des archives relatives aux enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police en rapport avec la guerre d’Algérie «pour faciliter la recherche historique», la tenue d’un colloque international visant à «mettre en lumière les parcours moins connus d’intellectuels opposés à la colonisation française en Algérie» et l’inauguration d’une stèle en l’hommage de l’Emir Abdelkader. «D’autres suivront, qui permettront de constituer un réseau des lieux de mémoire de l’histoire de la France et de l’Algérie», annonce le long communiqué de l’Elysée, qui indique qu’une exposition «sera consacrée à celui qui incarne l’ouverture et le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée, à Marseille à partir du 6 avril prochain» et qu’un musée de l’Histoire de France et de l’Algérie devrait ouvrir ses portes à Montpellier.
Alternant entre célébration de dates rappelant les graves atteintes aux droits de l’Homme et hommages aux harkis, Macron a commémoré les 60 ans du 17 Octobre 1961 en ayant reconnu les crimes commis «sous l’autorité de Maurice Papon, entraînant la mort de dizaines d’Algériens». Des crimes qualifiés d’«inexcusables pour la République» par le candidat à sa propre succession en avril prochain qui a, dans le même sillage, eu une pensée pour «neuf victimes de la répression de la manifestation pour la paix et l’indépendance en Algérie en 1962» et salué la mémoire de «l’instituteur et romancier algérien Mouloud Feraoun, assassiné par un commando se réclamant de l’Organisation armée secrète».
H. A.
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