Un collectif franco-algérien pointe ceux qui appellent à une «2e guerre d’Algérie»
Par Houari A. – «C’est au moment où nous commémorons le 60e anniversaire des Accords d’Evian et le cessez-le-feu du 19 mars 1962 que beaucoup ont choisi de ressortir les armes pour les braquer contre l’Algérie, comme si les soixante ans d’indépendance n’étaient qu’une courte récréation offerte au peuple algérien par les décoloniaux», dénonce le Collectif unitaire franco-algérien dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
«Des bataillons médiatiques, scientifiques, culturels, politiques, d’experts en tout genre se sont mis en route pour remettre une couche coloniale sur les blessures non encore guéries, à partir de Paris, et éclairant une nouvelle voie de guerre totale sous des banderoles idéologiques diverses et variées», s’indigne cette organisation, qui pointe une absence de «retenue» et de «respect» «à la mémoire et aux douleurs passées et présentes». «Ces courants, toutes tendances confondues, ne cessent d’appeler à une seconde guerre d’Algérie sous des couleurs de liberté et de démocratie», accuse le Collectif qui estime que les auteurs de cette approche belliciste «n’ont rien retenu de l’histoire des malheurs et des larmes versées, pour fabriquer des films, des émissions, des documentaires, des colloques, des manifestations, des rencontres scientifiques – nous disent-ils – où le mot d’ordre est à peine voilé : Algérie française.»
«Comment peuvent-ils appeler à la liberté à partir du siège de l’ancienne puissance coloniale ? Comment peuvent-ils appeler à la démocratie lorsqu’ils sont logés sous les ailes d’un président qui remettait en cause l’existence même de la nation algérienne ?» s’interroge le Collectif unitaire franco-algérien qui corrige les «cercles des bien-pensants du système» en France qui utilisent le mot «décolonisation» au lieu de «libération» pour qualifier le 19 Mars 1962. «Il est nécessaire de solder les contentieux de ce passé colonial douloureux et traumatique pour les peuples des deux rives, sans inverser les rôles et sans la construction unilatérale d’une histoire à sens civilisatrice unique», relève l’organisation, selon laquelle «les ponts d’amitié et de fraternité doivent emprunter le chemin de la confiance».
H. A.
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