La ministre sahraouie de la Santé reçue en Italie par les autorités locales de Florence et Bologne

La ministre et l’ambassadrice sahraouies avec la vice-présidente de la Région d'Emilie Romagne. AP

De Rome, Mourad Rouighi – En accueillant la ministre de la Santé de la RASD, Mme Jira Bilahi Bad, les plus hautes autorités de Toscane et d’Emilie Romagne ont confirmé de manière solennelle leur engagement et leur attention vis-à-vis de la lutte du peuple sahraoui pour l’autodétermination et l’indépendance. Tel, en effet, a été le message premier que la responsable régionale à la coopération internationale de Toscane, Serena Spinelli, et la vice-présidente de la Région d’Emilie Romagne, Elly Schlein, ont voulu faire passer à la ministre de la Santé publique sahraouie lors de rencontres qui se sont déroulées à Florence et à Bologne.

Lors de ces visites institutionnelles en Italie, la ministre, qui était accompagnée par l’ambassadrice Fatima Mahfud, a pu effectuer un tour d’explication et de rencontres en Toscane et en Emilie Romagne pour, notamment, saluer l’action d’organismes historiquement très solidaires de la cause de son peuple. Mme Jira Bilahi Bad en a profité pour illustrer la situation du peuple sahraoui tout en soulignant que «le principal problème de notre peuple était et reste politique, à savoir la possibilité d’exercer notre droit à l’autodétermination».

Abordant le fond du sujet de sa compétence, la responsable sahraouie a énuméré les trois principales priorités sanitaires au Sahara Occidental : la première concernant l’assistance aux personnes les plus fragiles et vulnérables pour lesquelles la coopération et l’aide humanitaire sont fondamentales ; la deuxième est relative aux effets, sur le plan sanitaire, de la lutte armée, et la troisième étant l’impact de la pandémie du Covid-19 qui, a-t-elle précisé, a eu un impact très sévère sur le peuple sahraoui, surtout qu’il a dû faire face à une forte pénurie de médicaments. La ministre a tenu à rendre hommage aux associations des régions de Toscane et d’Emilie Romagne, en les remerciant de manière directe : «Vous n’avez jamais manqué à votre solidarité et votre proximité à notre égard, même dans une phase délicate comme celle-que nous vivons.»

De son côté, la responsable de la Région Toscane a assuré la ministre sahraouie que les Toscans, «de tout bord et de toute couleur politique», maintiendront leur soutien à la cause du peuple sahraoui et sa lutte pour l’autodétermination et l’indépendance. «Nous vous félicitons également, Madame la Ministre, pour votre action sur le terrain en matière de santé, le Covid a été une rude épreuve pour le monde entier, pour vous encore plus, compte tenu des conditions dans lesquelles vous devez opérer et de la rareté des moyens dont vous disposez. Mais vous avez su offrir une nouvelle preuve de votre courage et de votre grande dignité», a-t-elle affirmé.

«L’expérience de solidarité et d’amitié de la Toscane envers le peuple sahraoui et sa lutte pacifique pour l’autodétermination, a déclaré Alessandra Nardini, est un engagement solide que nous continuerons à préserver.» Et de conclure : «Ces dernières semaines, la guerre qui a touché le cœur de l’Europe a conforté notre attention sur l’importance que chaque peuple puisse choisir son destin. La RASD réclame et se voit refuser son indépendance depuis trop longtemps. Notre terre, qui a toujours été un lieu d’accueil, de droits, ne cessera pas de mettre ses instruments et les opportunités de coopération et de soutien au service du peuple sahraoui.»

A noter enfin que depuis les années 1980, ces deux régions, leurs autorités locales et les associations de proximité soutiennent des initiatives de coopération avec le Sahara Occidental et s’engagent dans des actions de sensibilisation dans le but de maintenir l’attention politique sur cette cause et sur les problèmes qui affligent la population sahraouie. Un engagement qui s’est focalisé sur des actions concrètes d’aide à la population, avec une attention particulière pour les enfants. Des initiatives ont été menées pour accueillir les enfants pendant les mois d’été, des familles d’accueil à distance, des projets pour favoriser l’approvisionnement en eau, des actions sur la condition des personnes handicapées, des interventions en faveur des écoles et l’enseignement moderne ont été mis à la disponibilité des réfugiés sahraouis.

M. R.