Amar Belani explique pourquoi le régime de Rabat s’acharne sur les camionneurs
Par Kamel M. – L’envoyé spécial auprès du ministre des Affaires étrangères pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental a expliqué, dans une déclaration à Algeriepatriotique, les raisons qui poussent le régime de Rabat à cibler les camionneurs. Selon Amar Belani, le Makhzen craint la dynamique enclenchée entre Alger et Nouakchott depuis la décision des plus hautes autorités des deux pays de réaliser une route reliant le sud de l’Algérie et le nord de la Mauritanie. Les échanges commerciaux qui vont en se développant dérangent le Maroc au plus haut point car Nouakchott vise, par ce rapprochement avec Alger, à diversifier ses échanges et à se libérer ainsi de l’emprise de son voisin marocain dont les Mauritaniens sont dépendants en matière de produits agricoles, notamment.
L’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles fait remarquer que la nouvelle route qui facilite les échanges entre l’Algérie et la Mauritanie mettra fin, à très court terme, au monopole marocain et permettra à la Mauritanie d’assurer sa pleine souveraineté face à un Makhzen vorace et perfide, qui ne désespère pas d’élargir son territoire à ceux de ses voisins. Le Maroc se trouvera «encerclé» par trois Etats, le Sahara Occidental libéré, la Mauritanie affranchie et l’Algérie pivot central du Maghreb, qui empêchent ses visées expansionnistes. Les enjeux sont tels que le régime criminel de Rabat n’hésite pas à commettre des assassinats abominables contre des convoyeurs aux fins de semer la terreur et, espère-t-il, perturber l’acheminement des produits entre Tindouf et Zouerate.
Amar Belani, qui avait assuré auparavant que l’Algérie répondrait «coup pour coup» aux provocations marocaines et serait «sans pitié à l’avenir», a de nouveau mis en garde contre toute action similaire qui se produirait sur le territoire algérien et qui donnerait lieu à une réaction vigoureuse de l’Algérie qui a condamné «énergiquement» les assassinats ciblés commis au moyen d’armes de guerre sophistiquées par le Maroc, en dehors de ses frontières internationalement reconnues, contre des civils innocents, ressortissants de trois pays de la région.
«Ces pratiques belliqueuses s’apparentent à des actes répétitifs de terrorisme d’Etat et prennent les caractéristiques d’exécutions extrajudiciaires passibles de poursuites devant les organes compétents du système des Nations unies», avait réagi le ministère des Affaires étrangères, pour lequel «cet acharnement contre des civils à travers des homicides intentionnels et prémédités constitue une violation systémique grave du droit humanitaire international qui doit être vigoureusement dénoncée et résolument dissuadée».
L’Algérie a pointé l’«aventurisme» du régime marocain qui «expose la région à des développements particulièrement dangereux».
K. M.
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