Un agent secret français avoue : «L’ONU envoie des espions de l’OTAN en Syrie»
Par Abdelkader S. – Ceux qui ont ordonné ou conseillé à l’ancien officier des services secrets français de publier un livre sur la Syrie pour, à l’origine, affubler l’inébranlable pouvoir syrien des pires crimes de guerre se sont tiré une balle dans le pied. En effet, en dévoilant la mission de la nommée Enora Chame, missionnée pour diaboliser la Russie et son président Vladimir Poutine, elle a, bien malgré elle, révélé que les membres de la Mission de supervision des Nations unies en Syrie (MISNUS), mise en place en 2012, était, en réalité, un nid d’espions pour le compte de l’OTAN.
«Enora Chame livre un témoignage hors du commun : celui d’une femme, officier de renseignement français, envoyée plusieurs mois en Syrie», lit-on dans les médias français qui vantent le rôle d’un agent secret dans une opération de «maintien de la paix» (sic). Diplômée de sciences po, elle est recrutée par la DGSE, après un crochet par l’armée de l’air. Son livre, intitulé Quand s’avance l’ombre, la mission à haut risque en Syrie, «relate son combat personnel, ceux dont elle a été témoin ainsi que sa négociation musclée pour s’extraire de son enlèvement», décrit-on. A l’époque, le service extérieur français était confié au préfet Erard Corbin de Mangoux, auquel succédera, quelques mois plus tard, en avril 2013, un certain Bernard Bajolet qui rentrait d’Algérie où il fut «ambassadeur».
En réalité, l’action de la MISNUS était jumelée avec celle des Casques blancs auxquelles l’ONU offrait une couverture diplomatique et les médias occidentaux un intense relais médiatique. Le journaliste et auteur syrien Ahmed Al-Khaled avait dévoilé, dans un article paru dans Algeriepatriotique, le véritable visage de cette entité déguisée en organisation humanitaire dont la véritable mission était de commettre des attaques simulées à l’aide d’armes prohibées, chimiques notamment, et de les attribuer à l’armée syrienne, comme les crimes des groupes islamistes armés en Algérie étaient imputés à l’Armée nationale populaire. Les Casques blancs activaient travestis en agents de la Protection civile pour pouvoir agir et filmer ce qui allait être présenté comme des crimes contre l’humanité dont se rendrait coupable le «régime de Bachar Al-Assad».
Le modus operandi était le suivant : des roquettes prétendument dotées de substances chimiques devaient être tirées à partir d’un lieu situé à 6 kilomètres de Kafer Zita. L’attaque devait être accompagnée d’une mise en scène médiatique internationale qui devait avoir pour acteurs principaux les Casques blancs, formés d’espions donc, qui, eux, avaient pour tâche de préparer une campagne médiatique parallèle à travers laquelle l’attaque contre les populations civiles syriennes serait dénoncée comme étant un «crime de guerre». Dans la ville même de Kafer Zita, des habitants avaient été ramenés du nord de la province pour participer à la mise en scène et jouer le rôle des victimes. Des moyens techniques avaient été mobilisés pour filmer les «scènes d’horreur» qui allaient faire le tour du monde et montrer des Casques blancs en pleine action de sauvetage et des Syriens «meurtris par la barbarie du régime de Damas».
Des sources locales avaient affirmé que les membres des Casques blancs allaient mettre en scène une nouvelle vidéo qui montre les conséquences d’une «attaque chimique» qui aurait eu lieu dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. Des témoins avaient indiqué qu’une vidéo controversée avait été filmée dans la ville de Zerba, située dans la zone de désescalade d’Idlib. Ils avaient ajouté qu’un nuage de fumée jaune et des «victimes» souffrant d’intoxication, suivis d’une frappe aérienne effectuée par les forces armées syriennes devaient apparaître sur les images tournées.
C’est, sans doute, cela que les médias français appellent «mission de maintien de la paix en Syrie» à laquelle a pris part l’officier de la Direction générale de la sécurité extérieure, Enora Chame – vraisemblablement un pseudonyme ou, comme on dit dans le jargon, un «nom de guerre».
A. S.
Comment (10)