Le Premier ministre libyen Abdel Hamid Dbeibah en visite officielle en Algérie
Par Nabil D. – Le Premier ministre par intérim de Libye, Abdel Hamid Dbeibah, se rend en Algérie ce lundi, indiquent des médias libyens. Il sera accompagné de plusieurs ministres ainsi que du chef d’état-major général, du patron du service des renseignements et du directeur de la sécurité intérieure, précise-t-on.
Cette visite intervient à un moment crucial dans la crise libyenne qui s’est aggravée avec l’élection d’un second Premier ministre, Fethi Bachagha, par le Parlement. Une élection contestée par le gouvernement Dbeibah qui jouit de la reconnaissance internationale. De nombreuses voix se sont élevées en Libye, ces derniers jours, pour appeler à éviter le retour à une confrontation armée entre les deux dirigeants politiques issus de la même région, Misrata. On craint, en effet, que Bachagha marche sur la capitale, Tripoli, pour y prendre ses quartiers et s’y imposer comme le chef du gouvernement légitime, appuyé par Khalifa Haftar et ses soutiens étrangers, notamment l’Egypte, accusée d’être derrière ce qui est qualifié de coup d’Etat.
Abdel Hamid Dbeibah veut s’en tenir à la feuille de route décidée par l’ONU et encouragée par Washington, dont la diplomate, Stephanie Williams, conseillère du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, se trouve au cœur du bras de fer entre Bachagha et Dbeibah. Si ce dernier s’échine à tenir les élections moult fois reportées avant la fin juin, date limite de son mandat, l’ancien ministre de l’Intérieur veut les reporter à avril 2023, comme cela a été voté au Parlement qui s’est donné un délai de quatorze mois pour leur organisation. Un report qui risque d’aggraver la situation, selon les partisans d’Abdel Hamid Dbeibah pour lesquels le statu quo n’est plus tenable.
Il sera difficile d’assurer le bon déroulement de la double échéance présidentielle et législative voulue par l’ONU, que ce soit en mai ou l’année prochaine, tant les véritables belligérants qui se livrent une guerre par procuration ne sont pas d’accord sur le sort à réserver à une Libye qui cherche désormais son salut dans son rapprochement avec l’Algérie, seul Etat qui place les intérêts bien compris du peuple libyen au-dessus de toute autre considération. Tant et si bien qu’une conférence internationale se tiendra à Alger qui réunira l’ensemble des parties au conflit en Libye et qui pourrait mettre fin à une guerre civile qui aura duré douze longues années.
N. D.
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