A-t-on le courage ?

chomeurs tissu économique
«Marre des fausses promesses !» crient ces jeunes chômeurs. Archives/PPAgency

Par Abderrahmane Mebtoul – Depuis plus de 25 ans, des dizaines de réunions gouvernement-patronat – public et privé – ont eu lieu pour relancer le tissu économique. Pourtant, jusqu’à présent, 98% des recettes en devises proviennent toujours de Sonatrach, ce qui prouve que ces différentes rencontres n’ont eu aucun impact sur le terrain et que le blocage est d’ordre systémique. C’est l’entreprise libérée des entraves et un Etat régulateur qui peuvent créer une économie productive à forte valeur ajoutée.

En outre, si les investissements algériens ne trouvent pas intérêt à aller vers la production nationale, vers la création de l’emploi, faut-il s’étonner, ou encore moins, s’attendre à ce que les investisseurs étrangers, qu’il y ait la règle du 51/49% ou même l’inverse, fassent preuve de plus d’engagement ? Pourquoi, aussi, n’arrive-t-on pas à mettre en place des politiques économiques viables ? Faut-il, pour autant, revenir au bon ministère de la Planification pour mettre de l’ordre dans ce «désordre» ?

Les rencontres actuelles sont-elles exceptionnelles par leur contenu, à savoir le lancement d’un nouveau programme économique pour le pays différent de ceux prônés, virtuellement, par les gouvernements précédents ? Comment va-t-on aborder la question de la relance de l’investissement, en ces moments de graves tensions géostratégiques avec l’annonce de la récession et l’inflation de l’économie mondiale et la crise alimentaire qui remet en cause la cohésion sociale, alors que perdurent encore le blocage bureaucratique, la non-réforme du système financier dans toutes ses composantes – douane, banques, fiscalité, domaines –, du foncier, du système socioéducatif et de l’information économique qui sont autant d’obstacles empêchant la relance de l’investissement ?

Aura-t-on le courage, pour des raisons de sécurité nationale et non d’intérêts personnels, de faire un bilan serein de l’actuelle situation socioéconomique où le taux de croissance dérisoire annoncé pour 2022 de 2% par la Banque mondiale alors qu’il faut un taux de croissance de 8 à 9% par an sur plusieurs années pour absorber les 350 000 à 400 000 demandes d’emploi par an qui s’ajoutent au taux de chômage actuel avoisinant les 15% ?

Le président de la République a délivré, depuis 2020, des messages de vérité qui ne sont pas appliqués sur le terrain, alors même qu’il est du devoir du gouvernement et de ses partenaires sociaux et économiques de donner l’exemple aux citoyens, par la solidarité, la mobilisation et l’unification des rangs afin que le pays puisse mobiliser les énergies et les investir de manière constructive.

A. M.

Comment (10)

    Anonyme
    7 mai 2022 - 18 h 33 min

    Ce n’est pas une question de courage. C’est une question d’hommes et femmes capables de gerer l’Algérie dans tous les domaines et il nous en manque énormément.

    En 2050 l’ALGERIE aura 72 Millions d’Habitants.
    1 mai 2022 - 4 h 48 min

    Dans une petite Trentaine d’Annee, en 2050, L’ALGÉRIE devrait être un Pays de près de 72 Millions d’Habitants.
    ..,,
    Je suis Triste de l’Admettre mais l’ALGERIE n’a plus de TEMPS À PERDrE..

    On a Besoin d’une PURGE EN DOUCEUR pour Effacer au moins 30 Ans de LAISSER FAIRE…de NÉPOTISME et de CORRUPTION…
    Tous les SECTEURS tournent au RALENTI ou sont Rongés par la Corruption et un Populisme stérile.
    Il n’y a plus de CAP, on NAVIGUE À VUE d’une “ÉLECTION” à l’AUTRE…
    Plus Aucune RÉFLEXION ou PLAN STRATÉGIQUE.
    Aucune AMBITION
    Le SEUL CRITÈRE de SÉLECTION est
    L ‘ALLÉGEANCE” à N’Importe Qui et N’importe Quoi sauf aux INTÉRÊTS du PAYS et au PEUPLE ALGÉRIEN.
    LE CIVISME a DISPARU
    La SANTÉ est en retard
    La JUSTICE n’a pas récupéré sa SÉRÉNITÉ et son AUTONOMIE.
    La BUREAUCRATIE TERRORISE les ENTREPRENEURS
    Les Agents des MINISTÈRES sont des Businessmans.
    …Il faut que les GENS prennent CONSCIENCE de la NÉCESSITÉ d’un SURSAUT PATRIOTIQUE.

    Je veux bien croire que d’autres chemins sont possibles mais j’en DOUTE
    A mon avis, on a besoin de DIRIGISME IMPARTIAL pendant une PÉRIODE de 10 à 15 ANS,
    uUne Phase de TRAVAIL SÉRIEUX, en PROFONDEUR PRAGMATIQUE et STABLE pour Définir, Mobiliser et Tenir le CAP, rétablir les VALEURS et se préparer a réagir aux DÉFIS CLIMATIQUES, DÉMOGRAPHIQUES, ÉCONOMIQUE et ÉNERGÉTIQUES de 2050.

    Sinon Je ne vois pas

      1. Exemple: L’EAU et L’ÉLECTRICITÉ
      1 mai 2022 - 15 h 56 min

      …je ne suis pas un SPÉCIALISTE
      … J’Attends que les EXPERTS ALGERIENS qui sont en ALGÉRIE et ils EXISTENT
      Architectes, Urbanistes,,Ingénieurs, Sociologues.
      , Médecins, Géologues, Agronome, Industriels, Fonctionnaires ect…,
      ….
      Travaillent et Réfléchissent avec leurs Collègues des Autres PAYS sur tous les SUJETS et ORIENTATIONS STRATÉGIQUES.

      Commençons par l’EAU et l’ELECTRICITE.
      La désignation du Conseil de l’ENERGIE est une Bonne Chose pour définir une STRATÉGIE y-compris ÉLECTRIQUE 2050.
      Mais pour l’EAU, on reste très LOIN de la HAUTEUR des RISQUES sur l’EAU POTABLE des POPULATIONS, l’HYGIENE, l’AGRICULTURE ou l’INDUSTRIE si CONSIDÈRE L’AMÉNAGEMENT du Territoire et la RÉPARTITION HARMONEUSEdes HABITANTS sur le TERRITOIRE.

      Les GENS iront s’installer la ou il y a de l’EAU
      Les GENS resteront la ou il y a de l’EAU

      Sans parler des méthodes de CONSTRUCTION pour prendre en Compte les Contraintes CLIMATIQUES, le TRANSPORT, l’URBANISME, la LOGISTIQUE et les RISQUES Environnementaux…

      Chaque SUJET est DÉTERMINANT pour l’AVENIR du PAYS et seules des ÉQUIPES PLURIDISCIPLINAIRES peuvent Traiter…
      :
      Un URBANISME REPENSÉ
      Des LOGEMENTS INDIVIDUELS STANDARDS
      Des Matériaux de CONSTRUCTION Adaptés
      Des Techniques de Production de l’ELECTRICITE
      Est-ce que l’HYDROGENE VERT peut etre une Solution pour l’Habitat DOMESTIQUE
      Comment RECYCLER L’EAU, au niveau des LOGEMENTS puis du QUARTIER puis de la VILLE ?
      ….
      Encore une Fois, …je ne suis pas un SPÉCIALISTE
      … J’Attends que les EXPERTS ALGERIENS qui sont en ALGÉRIE et ils EXISTENT
      Il faut se RÉUNIR et RÉFLÉCHIR!
      Architectes, Urbanistes,,Ingénieurs, Sociologues.
      , Médecins, Géologues, Agronome, Industriels, Fonctionnaires ect…,
      …Voilà
      …J’espère qu’un jour on SORTIRA des VŒUX PIEUX et qu’il Existera un jour, peut-être, In Cha Allah, ce qui MANQUE LE PLUS depuis presque 30 ANS, comme beaucoup Ici l’ont Mentionné.
      => LA VOLONTÉ POLITIQUE
      Mais aussi chez CHAQUE CITOYEN
      => le SENS DE LA RESPONSABILITÉ COLLECTIVE
      Et le SENS DU DEVOIR vis a vis de la SOCIÉTÉ au SERVICE Du PAYS et du PEUPLE ALGÉRIEN.
      Voila
      Sahha Aidkoum bel Baraka Alaina ou Alaikoum
      Tahya El Djazair

      Exemple: L’INDE et la SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
      1 mai 2022 - 17 h 49 min

      L’INDE a développé un PLAN VERT Scientifique et Technique il y a de nombreuses Années…
      => RÉSULTAT
      Cf le MONDE DIPLOMATIQUE No828 Mai 2022
      “…
      New Delhi maintient encore pour ses agriculteurs un prix d’achat supérieur aux cours mondiaux. Mais cette année la récolte s’annonce importante, et les autorités ont décidé de tirer profit des difficultés de l’Ukraine et de la Russie.
      L’objectif officiel est la vente de 10 millions de tonnes, ce qui ferait passer la part indienne dans les exportations mondiales de 1 % à 5 %. L’Iran, l’Indo- nésie, la Tunisie et le Nigeria ont d’ores et déjà décidé de passer commande..
      …”
      .. Les Expériences et les MODÈLES sont Divers…mais NOUS, c’est QUOI le NÔTRE ??!!!
      Le CONSTAT est le Même, BOUTEF a Pratique
      ..l’HELICOPTER MONEY..du PNDA
      .. le SPRAY MONEY and PRAY..
      …A-T-ON fait le BILAN des RÉSULTATS ?
      Et On peut MULTIPLIER les EXEMPLES dans tous les SECTEURS….

    TOLGA - ZAÂTCHA
    30 avril 2022 - 14 h 46 min

    A-t-on, SURTOUT…. : LA VOLONTÉ POLITIQUE pour ÉDIFIER un ÉTAT MODERNE et JUSTE pour TOUS LES ALGÉRIENS !!!???

      Nounou
      1 mai 2022 - 0 h 04 min

      Parfaitement Tolga-Zaâtcha ! Ce n’est pas tant le courage qui nous manque mais tout juste la VOLONTÉ POLITIQUE qui nous manque….. c’est tout.

    anonyme
    30 avril 2022 - 9 h 59 min

    A par l’Etat et les investisseurs étrangers, qui, en Algérie, peut immobiliser des milliards de dinars pour créer de l’emploi et de la richesse ? C’est LA question qui doit être posée. Réponse : personne. Nos riches ont tous fui, emportant leur fortune. Ne sont restés que les commerçants, c’est-à-dire ces gens qui ne prennent jamais aucun risque financier, spéculent en faisant monter les prix et se contentent de faire grossir leur margé bénéficiaire sur le dos d’un peuple affamé. Les DEUX seules solutions sont sur la table, donc, avec le risque d’être colonisé par les investisseurs étrangers et de perdre notre souveraineté.

    emigre de France
    30 avril 2022 - 9 h 54 min

    Après 1919 et sa crise, les Etats Unis ont subi pire que l’Algérie actuelle. Ils s’en sont sortis grâce à la politique des « grands travaux », un socialisme qui ne disait pas son nom. Il suffit juste d’une volonté étatique ! Le libéralisme (le capitalisme) est le mal incarné et s’il était un mode de production bénéfique et salutaire, aucun des pays qui le pratiquent ne vivrait sur un perpétuel endettement. Il faut savoir regarder la Vérité en face et arrêtez de se poster contre le communiste en se référant à l’URSS. Ce sont les hommes qui y étaient pervers, non le mode de production. Entre 1927 et 1940, l’URSS avait progressé comme aucun pays dans tous les secteurs. Au point d’arriver à battre Hitler et d’aller dans l’espace avant le champion du capitalisme !

    lhadi
    30 avril 2022 - 9 h 05 min

    L’Algérie, malade et de la stagflation, et des maux inhérents au sous développement, embourbée dans un système d’un autre temps, se heurte à des problèmes fondamentaux d’organisation et de motivation.

    On comprend donc la nécessité d’engager des réformes pour élargir le secteur privé, donner plus d’importance aux mécanismes de marché et laisser agir plus largement le stimulant de l’intérêt individuel. C’est d’une certaine manière dans le même sens, celui de la structuration de l’économie qu’une politique doit engager.

    Dans un premier temps, il s’agit principalement de décentraliser, et donc d’assouplir le système de planification et de gestion des entreprises ; de donner plus d’importance à la stimulation matérielle, avec la mise en place de brigades du travail et la modification du système de rémunération. A terme, il faudrait envisager une refonte d’ensemble du système des prix, une véritable autonomie des entreprises et rôle accru des mécanismes de marché, y compris pour le travail ; mais aujourd’hui, la politique qui consiste à mettre un peu de baume sur les coeurs et un pansement sur une jambe de bois, atteste qu’on en est encore assez loin.

    En effet, au jour d’aujourd’hui, toute réforme se heurte à de nombreuses résistance : celle d’abord de certains hauts dirigeants ; celle ensuite d’une large partie des responsables et des cadres ( du parti FLN, de l’administration économique, des entreprises…), qui craignent de voir réduits leurs privilèges et leurs prérogatives ; et puis celle aussi d’une partie des travailleurs, qui ont trouvé des formes d’accommodement avec le système actuel et qui donc, comme dit le proverbe populaire, « savent ce qu’ils vont perdre, mais non ce qu’ils vont gagner ».

    Aussi est-il bien difficile, de dire dans quelle mesure les projets de reforme pourront être réalisés si le courage est mis aux abonnés absents.

    L’Algérie est en crise. Que l’on ne se méprenne pas sur le mot. Crise ne signifie pas effondrement, blocage, arrêt absolu. La crise est un mélange de difficultés et d’opportunités ; des pays s’embourbent et d’autres s’affirment ; des secteurs régressent et d’autres connaissent de fortes croissances ; des technologies se révèlent désuètes, dépassées et d’autres surgissent, s’imposent, de même pour les entreprises, les activités, les emplois, les savoirs…

    Au président de la république d’endosser le costume du pragmatisme et du réformateur afin de désensabler le pays pour le mettre à la taille des géant condition sine qua non d’une Algérie apaisée, du bonheur intérieur brut du citoyen retrouvé et par extension lune confiance renforcée entre gouvernants et gouvernés.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Anonyme
    29 avril 2022 - 11 h 33 min

    Liberez l initiative privee et encourager les investissements agricoles et les petites et moyennes entreprises surtout celles qui se specialisent dans les nouvelles technologies.L Etat doit investir en masse dans les infrastructures aerienne,portuaire,autoroutiere et surtout Ferroviaire..L Etat doit engager des programmes de modernisation et de mise a niveau des hopitaux et dispensaires dans les region les plus demunies .Les investissements mixtes dans les secteurs etatiques et prives dans la sante,l education,les ressources minieres et meme la securite sont a encourager..L Etat se doit dans les cas echeant de planifier pour les 10 prochaine annees…L Autosuffisance alimentaire est une priorite absolue…

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