Le Marocain Mohamed Barhone dénonce la police du tortionnaire Hammouchi
Par Houari A. – La mission de la police politique de Mohammed VI est double : financer la subversion et le séparatisme en Algérie et réprimer les militants des droits de l’Homme marocains par tous les moyens possibles et imaginables, allant de l’intimidation au harcèlement, en passant par la privation de liberté, en y consacrant des budgets conséquents puisés dans l’aumône que le régime de Rabat reçoit de ses chaperons du Golfe, d’Israël et de France notamment. Mohamed Barhone en sait quelque chose.
Séquestré, agressé physiquement et menacé de mort par un agent de la sécurité intérieure alors qu’il se trouvait au Maroc, ce ressortissant maroco-canadien révèle : «J’ai été très surpris par ce qui a été largement diffusé sur les plateformes médiatiques et les réseaux sociaux qui sont devenus des relais au service des agendas d’appareils connus, en déformant la vérité de façon délibérée, méthodique et planifiée au sujet de l’agression dont j’ai été l’objet et de l’atteinte à mon intégrité physique», écrit-il sur sa page Facebook, en dénonçant le travestissement par les services secrets marocains de la violence qu’il a subie en une «dispute familiale». «Cette campagne médiatique mensongère a essayé de convaincre le public que ce que j’ai publié sur mon compte Facebook était des mensonges, une falsification des faits et une diffamation contre une institution sécuritaire», explique-t-il.
Cet acteur associatif connu pour ses actions en faveur des victimes d’injustices rapporte les péripéties de son arrivée à l’aéroport Mohammed-V de Casablanca, en provenance du Canada, où les agents de la police de l’air et des frontières ont fait exprès de le faire attendre plusieurs heures, alors que, affirme-t-il, les Marocains résidant à l’étranger sont d’habitude accueillis avec les honneurs. Ce qui s’est passé «entre dans le cadre d’un harcèlement et d’une tentative désespérée» de l’empêcher de poursuivre ses activités pour avoir dénoncé les pratiques barbares de la police d’Abdellatif Hammouchi, connue pour les conditions inhumaines dans lesquelles les Marocains qui gênent le Makhzen sont traités dans les caves des commissariats où, témoignent des écroués, les bouteilles font office de chaises.
Mohamed Barhone est connu pour ses prises de position franches qui lui ont valu cet abus d’autorité, alors qu’il s’apprêtait à organiser des rencontres et des conférences sur la situation déplorable des droits de l’Homme au Maroc, notamment, souligne-t-il dans son message posté sur les réseaux sociaux et qui a suscité un grand nombre de réactions indignées à l’encontre du régime despotique de Mohammed VI, les arrestations de journalistes, de blogueurs et d’écrivains. La victime de la police politique de Hammouchi affirme avoir été suivie durant toute la durée de son séjour au Maroc. Elle en veut pour preuve le fait qu’elle ait reçu une convocation de la justice à une adresse quasi clandestine puisqu’elle n’en a fait part à aucune autorité officielle.
Se demandant pourquoi il a été détenu durant près de trois heures et ses données personnelles scrutées à la loupe sur son téléphone, ce candidat aux élections québécoises, qui a reçu la médaille de l’Assemblée nationale de Québec en mars dernier, s’insurge contre les «plumitifs à la solde des services» qui ont mené une campagne enragée contre lui et fait savoir qu’il ne comptait pas en rester là, puisqu’il a décidé de déposer plainte et d’organiser une conférence de presse au Canada pour informer l’opinion publique internationale sur la véritable nature du régime marocain.
H. A.
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