Une candidate qui a traité les Algériens de «singes de la préhistoire» exclue
Par Nabil D. – La direction du Rassemblement national (RN) a exclu une candidate qui a multiplié les messages racistes et xénophobes sur les réseaux sociaux. Télé 7 Jours qui rapporte l’information, en se référant à l’émission «Quotidien» diffusée par TMC, explique que Liliane Pradier, qui était déjà candidate en 2017, a finalement été désinvestie mercredi soir par son parti. «Son nom a été effacé de la liste des candidats du parti et elle a effacé ses publications problématiques», nous apprend le média français, qui souligne que la chaîne de télévision «a notamment mis en lumière la face sombre de Liliane Pradier, investie dans les Hauts-de-Seine, qui se lâche complètement» et dont «les journalistes ont ainsi découvert de nombreux messages racistes postés par cette militante RN».
Et d’en rappeler quelques-uns des plus odieux : «Elle devrait repartir au Sénégal cette traître au pays qui lui a tout donné», a-t-elle écrit, tançant l’ancienne ministre Rama Yade. En 2019, elle légendait l’illustration d’un article sur les supporters algériens en les qualifiant de «singes de la préhistoire». Deux années auparavant, elle incitait les extrémistes à s’en prendre aux musulmans sans qu’elle ait été inquiétée par la justice malgré un appel franc à la haine et à la violence : «Pourquoi les mosquées ne sont pas attaquées le jour de leurs fêtes religieuses ?»
L’extrême-droite française adopte une attitude particulièrement violente à l’égard de l’Algérie. Dans une conférence de presse animée par sa candidate à la présidentielle d’avril dernier, Marine Le Pen affirmait qu’à l’égard de notre pays elle défendrait une politique «totalement inverse» à celle de son rival, le président sortant Emmanuel Macron, si elle était élue au second tour qui allait se tenir la semaine suivante. Elle avait réitéré le conditionnement de tout octroi de visa ou tout transfert de fonds au «retour effectif des personnes expulsées», assurant toutefois «vouloir des relations amicales et décomplexées avec l’Algérie, mais avec des conditions».
Affirmant que la France «n’est pas dépendante économiquement de l’Algérie», la candidate, qui a recueilli 41,46% des suffrages, avait lancé un message aux «Algériens qui vivent déjà en France» et qui «se comportent conformément au droit français, respectent [nos] us et coutumes et aiment la France, ses traditions, son histoire, sa culture, qui bénéficient d’un contrat de travail et qui [nous] enrichissent de leur savoir-faire» pour les «inviter» à «y rester». «Les autres devront partir !» avait-elle décrété.
Dans une tribune publiée dans Le Figaro le 19 mars 2022, son rival, mais néanmoins affin politique, Eric Zemmour, promettait, lui, de mettre fin aux «privilèges migratoires de l’Algérie». «Il y a 60 ans, jour pour jour, la signature des accords d’Evian marquait l’arrêt officiel des combats d’une guerre d’Algérie que la France avait gagnée, mais qu’elle ne voulait plus mener. La paix qui s’est ensuivie n’en a jamais vraiment été une. Ce sont des milliers d’Européens et des dizaines de milliers de harkis qui furent enlevés, torturés, assassinés dans les semaines et mois qui suivirent», rabâchait-il, porté par une fausse gloire éphémère qui s’avérera factice un mois à peine plus tard. Le fondateur de Reconquête sera crédité de 7% de voix, lui qui croyait avoir déjà mis un pied à l’Elysée.
N. D.
Comment (22)