Lèche-babouches
Hassan Alaoui, ou quand le sophiste précieux et obséquieux pourlèche goulûment les babouches de ses maîtres. Obsédé par l’ambassadeur Amar Belani, ce plumitif amoureux des raisonnements spécieux et des coquetteries de langage et autre rhétorique ampoulée a consacré de nombreux articles à l’envoyé spécial algérien, se drapant dans la tenue d’un Don Quichotte ridicule, moulinant le vent et courant, ventre à terre, à la rescousse des Pinocchio tristes de la diplomatie du Makhzen.
Faute d’arguments, le directeur de la publication Maroc Diplomatique, oubliant les cours dispensés par l’école de journalisme de Lille, où il aurait effectué des classes à peine moyennes – nous dit-on –, s’essaye à grand-peine à la diatribe policée et surannée qui suinte le raffinement artificiel des salons littéraires du XVIIe siècle.
En raison de son inclination atavique pour les effets de manche et les expressions désuètes, ce témoin d’un temps révolu préfère le vernis de la jactance creuse des précieuses ridicules aux arguments portant sur le fond. Ce casuiste invétéré, à la langue vipérine, devrait méditer cette citation marquée au bon coin de la sagesse : entre fond et forme, la forme est la compétence des incompétents.
A. B.
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