Une sécheresse sans précédent guette tout le pourtour méditerranéen
Par Mourad R. – Les fortes chaleurs des derniers jours, les plus élevées depuis 70 ans, risquent de précipiter la Méditerranée du sud dans un stress hydrique et dans une vague de sécheresse qui touche l’Italie, la Tunisie et une bonne partie de notre pays. De fait, le gouvernement italien et les autorités régionales de Sicile et de Sardaigne et celles d’autres régions, ne craignent plus de prononcer des mots tels que «sécheresse» et «rationnement d’eau», tant la situation est alarmante, résultant de longs mois de basse pluviométrie et d’une canicule exceptionnelle, qui ont fait tirer aux uns et aux autres une sonnette d’alarme très préoccupée, voire même résignée.
Certes, tous s’accordent à reconnaître que le réchauffement climatique est là pour durer, mais des mesures s’imposent et vite, pour tenter d’endiguer une série d’inévitables choix. Une situation, nous le disions, tout à fait exceptionnelle, qui gagne du terrain, y compris dans le nord du pays. La neige dans les Alpes a complètement fondu et les grands lacs, à partir du lac Majeur, ont atteint un niveau bas record par rapport aux normes saisonnières.
La production d’électricité est au point mort et, là aussi, on craint le rationnement.
Selon les experts, la région qui comprend la Sicile, la Sardaigne, l’est de l’Algérie et la Tunisie présente des indicateurs hydro-météorologiques très en deçà des standards habituels, surtout en vue de l’été, avec des risques d’incendies très élevés. D’où le besoin d’une action urgente, permettant de continuer de gérer l’eau captée en surplus, tout en soutenant le secteur agricole, prioritaire, en cas de nécessité manifeste de rationnement.
L’Italie, nous dit-on, cherche le soutien de l’Europe pour une stratégie à très court terme, lui permettant de couvrir les déficits hydriques par un recours massif dans les régions précitées aux stations de dessalement de dernière génération, notamment le système de captage d’eau de mer complexe et la technique dite d’osmose inverse, qui garantissent d’excellents résultats dans des délais assez courts. Des projets appelés à sécuriser l’accès en eau potable aux habitants des grandes villes, en dessalant l’eau de mer, au lieu de recourir aux eaux souterraines et à préserver ainsi l’activité agricole dans ces deux régions.
D’autres procédés sont à l’étude pour parer au plus urgent et prévenir des conditions extrêmes, y compris de devoir interrompre l’énergie alimentant les zones industrielles et les structures touristiques, car sans eau, les centrales électriques risquent de se refroidir, ce qui entraîne évidemment de graves dommages à tous les niveaux.
On le voit, le temps presse et le gouvernement italien, déjà à l’épreuve des conséquences du conflit en Ukraine et son impact sur le pouvoir d’achat des citoyens, doit agir vite, d’autant que les décisions sur le territoire ayant des effets sur les ressources captées, devront être obligatoirement partagées entre les divers organismes et utilisateurs, afin de mieux gérer cette conjoncture, répétons-le, exceptionnelle.
M. R.
Comment (16)