Zekri ironisant sur Zemmour : «Victime de poisse ou d’une fatwa musulmane ?»
Par Nabil D. – Le président de l’Observatoire contre l’islamophobie en France n’a pu s’empêcher d’ironiser sur le candidat raciste Eric Zemmour, qui vient d’être définitivement radié de la vie politique française après sa brossée aux législatives dès le premier tour. Le fondateur de Reconquête quitte la scène la queue entre les jambes après que les médias l’ont gonflé à bloc pour contrer la patronne du Rassemblement national dont la montée en puissance inquiétait sérieusement l’establishment. «Alors, a-t-il joué de malchance ou est-il victime d’une fatwa musulmane ?» interroge Abdallah Zekri sur un ton sarcastique, en invitant le politicien néophyte à «retourner sur le plateau de la chaîne de télévision à partir de laquelle il passait son temps à vomir sur les musulmans et les immigrés qu’il promettait de raser s’il avait été élu».
«Ce candidat malheureux s’voyait déjà en haut de l’affiche, pour reprendre Charles Aznavour», poursuit le président de la mosquée de la Paix à Nîmes, qui parle d’une «rechute après une première en avril dernier qui, au lieu de l’avoir assommé, lui a, au contraire, donné des ailes, croyant naïvement qu’il allait pouvoir se faufiler à l’Assemblée bien qu’il ait réalisé un score à peine plus important que sa rivale de la droite, Valérie Pécresse, laquelle a cru pourvoir escalader le mur de l’Elysée sur le dos des musulmans et des immigrés accusés de tous les maux».
Dans un entretien à Algeriepatriotique, en novembre 2021, le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) expliquait qu’Eric Zemmour «réveille les démons de la haine sous le prétexte spécieux que la France serait menacée par ce que ses partisans fanatisés appellent le grand remplacement». «Cet énergumène a réussi à introduire en contrebande des concepts dangereux qu’il instille insidieusement dans la société française pour atteindre son but, celui de parvenir au pouvoir aux fins de régler un vieux contentieux historique avec l’Algérie d’où il est originaire», avait-il déploré, en précisant que «ce genre de personnes a la rancœur et la vengeance chevillées au corps, et leur présence dans le paysage politique et médiatique français représente une sérieuse menace sur la cohésion sociale dans le pays»
«Eric Zemmour est jaloux de faire l’agrément de l’extrême-droite et d’une bonne partie de Français qui croient faussement que leurs malheurs viennent des musulmans et des immigrés, alors qu’il n’y a rien de plus éloigné de la vérité que ces enfumages grotesques qui balaient d’un revers de main l’apport de cette catégorie de Français ou de résidents qui ont concouru aux Trente Glorieuses et avaient été accueillis en France lorsque celle-ci avait besoin de leurs bras», avait retracé Abdallah Zekri. «Ces derniers ont accepté leur sort, vivant dans des conditions sociales inhumaines, mais faisant preuve de patience et de résilience face à ce qu’ils avaient enduré», avait-il rappelé, en prédisant sa défaite à la présidentielle qui allait se tenir cinq mois plus tard car, avait-il conjecturé, les électeurs n’allaient pas «sombrer éternellement à son indigence» et n’allaient pas «se faire indéfiniment flouer par ses arguties auxquelles ils cesseront bien de prêter l’oreille dès qu’ils auront compris à quel point il est capable de les berner avec sa bagatelle».
N. D.
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