Un rapport secret le laisse entendre : l’OTAN compte-t-elle agresser l’Algérie ?
Par Kamel M. – Le site spécialisé américain Business Insider a mis la main sur un rapport confidentiel de l’OTAN qui qualifie l’Algérie de «risque pour la sécurité de l’Europe». L’agence Ecofin, qui reprend l’information, indique que ledit rapport craint que l’Algérie «copie la Russie» et «utilise ses livraisons de gaz aux pays d’Europe du Sud comme une arme géopolitique». Le document, qui date de début juin, souligne que «la menace provient des livraisons de gaz algérien […] plus particulièrement à l’Espagne», en estimant que «cela représenterait un risque pour la résilience politique et économique de l’Europe» et qu’à long terme, «cela menacerait le statut de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie pour l’Europe».
L’allusion à une intervention contre l’Algérie est perceptible dans un passage du rapport qui rappelle que «la sécurité énergétique est considérée depuis de nombreuses années comme un facteur important en matière de politique étrangère et de sécurité, y compris au sein de l’OTAN». Dit autrement, l’Alliance atlantique pourrait être appelée à intervenir pour écarter le risque d’une pénurie grave de cette énergie vitale, d’autant que les prévisions du document en question se sont confirmées avec le quasi arrêt de la distribution du gaz russe à la France au lendemain de la visite d’Emmanuel Macron à Kiev où il a réalisé une opération de communication à quelques jours du second tour des législatives, instrumentant ainsi la guerre en Ukraine à des fins politiciennes internes et qui se sont avérées fatales pour les Français.
«Les inquiétudes de l’OTAN quant à l’utilisation par l’Algérie des livraisons de gaz comme arme géopolitique interviennent après la menace brandie, le 27 avril dernier, par l’Algérie de rompre le contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si elle venait à l’acheminer vers une destination tierce», note l’agence Ecofin, qui rappelle que «le géant algérien des hydrocarbures, Sonatrach, fournit bon an, mal an plus de 40% du gaz naturel importé par l’Espagne, dont l’essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an» et qu’«Alger a fermé le gazoduc Maghreb-Europe (GME) après la rupture, en août, de ses relations diplomatiques avec Rabat, privant ainsi le Maroc du gaz algérien qui transite par son territoire».
La véracité de cette menace qui pèse sur notre pays est appuyée par un autre rapport récent de l’assureur Allianz Trade qui classe l’Algérie parmi dix pays «à fort risque de tensions sociales à cause de la crise alimentaire». La projection du leader mondial de l’assurance-crédit exclut étrangement le Maroc de cette liste au moment même où ce pays fait face à une grogne sociale sans précédent, en raison de la misère qui frappe de plein fouet la grande majorité des Marocains et de la corruption qui sévit dans le royaume dirigé par une famille régnante prédatrice. Pourtant, même au firmament de la crise politique qui a conduit à une paralysie de l’appareil économique aggravée par la pandémie de Covid-19, l’Algérie n’a pas connu de grandes secousses grâce à ses réserves de change confortables, à la remontée conséquente des prix des hydrocarbures et à une reprise en main de la situation en dépit des tentatives de déstabilisation téléguidées par les officines secrètes à partir de Paris, Londres, Genève, Tel-Aviv et Rabat.
«Le choc sur les prix alimentaires mondiaux représente une inquiétude particulièrement grande pour les pays qui sont importateurs nets d’aliments ou de certains aliments devenus rares en raison de la guerre en Ukraine, à l’instar des grains», alerte l’assureur, selon lequel même la richissime Arabie Saoudite et le géant chinois n’y échapperaient pas. Ce qui fait dire à des sources proches du dossier que cette «pseudo étude, non seulement pèche par manque de sérieux, mais, plus grave, pue la manipulation extravagante à des fins qu’il est facile de deviner dans le contexte actuel où l’Algérie a démontré sa détermination à ne brader sa souveraineté sous aucun prétexte et à répondre à tout acte hostile de quelque nature qu’il soit et d’où qu’il émane avec célérité et fermeté».
K. M.
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