Qui sont ces juges français membres de l’organisation terroriste Rachad ?
Par Kamel M. – Le félon Mohamed Benhalima a fait deux révélations de taille, lors de ses confessions diffusées par la chaîne de télévision officielle, ce dimanche soir. Des révélations qui devraient permettre à la justice algérienne de confondre les responsables de l’organisation terroriste Rachad dirigée par cinq sympathisants de l’ex-parti religieux extrémiste du FIS, dont les plus influents, Larbi Zitout et Mourad Dhina.
Selon l’ancien soldat remis par les autorités espagnoles à leurs homologues algériennes, deux juges français d’origine algérienne feraient partie de Rachad. C’est un véritable pavé que Mohamed Benhalima a jeté dans la mare. Qui sont ces deux magistrats ? Agissent-ils pour leur propre compte par conviction idéologique ou sont-ils des agents infiltrés ? La seconde hypothèse n’est pas à exclure, expliquent des sources qui maîtrisent le dossier et qui rappellent les nombreuses actions menées par le service d’action extérieure, la DGSE, dirigée successivement par deux anciens ambassadeurs de France en Algérie, Bernard Bajolet et Bernard Emié.
Autre révélation importante du félon jugé pour haute trahison, le rôle d’un certain «Hermès», pseudonyme d’une personne anonyme qui gère les comptes Facebook et YouTube pour le compte de Rachad à partir des Etats-Unis. Ce qui confirme que cette organisation terroriste a étendu ses tentacules à de nombreux pays occidentaux où elle jouit de largesses suspectes. Qui est ce «Hermès» ? Est-ce Anouar Haddam, l’ancien membre de la direction du FIS qui coule des jours heureux chez l’Oncle Sam hypocritement vilipendé dans les prêches incendiaires des vendredis sanglants de la décennie noire ?
La collusion entre le FIS et Rachad n’est plus à démontrer. Un ancien officier de gendarmerie, réfugié en France, a dévoilé cette complicité dans un enregistrement vidéo où il fait état d’une réunion à laquelle il avait été convié au siège d’Al-Magharibia. Etaient présents à ce conclave, entre autres, Larbi Zitout, les deux transfuges du FFS, Mustapha Bouchachi et Karim Tabbou, aux côtés du fils d’Abassi Madani, patron de la chaîne islamiste.
Une enquête poussée devrait pouvoir éclairer sur l’identité des deux magistrats français qui se rendent ainsi coupables d’appartenance à une organisation terroriste et obliger la justice française à se conformer au droit international et aux accords entre Etats en la matière. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, dont le siège se trouve à Vienne, en Autriche, relève, en effet, que le terrorisme étant un phénomène de plus en plus international, la coopération entre les Etats pour prévenir les actes de terrorisme et traduire les terroristes en justice «est devenue un élément indispensable de la justice pénale dans son approche de la lutte contre le terrorisme».
«Par le biais de l’extradition et de l’entraide judiciaire, la coopération internationale est essentielle pour pouvoir procéder à l’arrestation et au transfert des personnes soupçonnées de terrorisme afin qu’elles soient jugées ou purgent une peine ainsi que pour établir les preuves nécessaires à la réussite des poursuites et au gel des avoirs des terroristes. La coopération internationale en matière pénale est la clef de la lutte contre l’impunité des actes de terrorisme», souligne l’organisme onusien, qui ajoute que «le devoir d’extrader découle normalement de traités bilatéraux et multilatéraux d’extradition».
De son côté, Interpol traite la question de l’appartenance à une organisation terroriste, en faisant savoir qu’il est «exigé» que soient présentés des faits «démontrant que cette participation va au-delà d’un simple soutien général des buts politiques de l’organisation terroriste». L’Organisation internationale de police criminelle énumère des exemples de cette «participation concrète et effective» : recrutement de personnes pour les activités de l’organisation, entraînement dans des camps terroristes, hébergement de personnes impliquées dans des activités terroristes, diffusion de documents promouvant les activités terroristes de l’organisation. Assurément, la participation à des réunions opérationnelles et les menaces à l’encontre de personnes s’inscrivent dans ce registre.
Le sujet de la reine Elisabeth Larbi Zitout a clairement menacé de couper des têtes et de commettre des attentats à la voiture piégée au lendemain de l’arrestation de son frère en Algérie. La France et la Grande-Bretagne sont, dès lors, appelées à coopérer pleinement avec l’Algérie si ces deux pays ne veulent pas subir le même sort que l’Espagne au moment où le Vieux-Continent vit une des périodes les plus difficiles depuis la Seconde Guerre mondiale – nous y reviendrons.
K. M.
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