Belani : «Le Makhzen n’a même pas le courage d’assumer ses turpitudes !»
Par Mohamed El-Ghazi – En réponse au communiqué de l’ambassade du Maroc à Madrid qui accuse l’Algérie d’avoir laissé entrer les migrants qui ont pris d’assaut Melilla, l’envoyé spécial auprès du ministre des Affaires étrangères pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental a accusé le régime marocain de ne pas assumer ses actes. «Nous savons que le Maroc a érigé la fuite en avant en système de gouvernance. N’ayant pas le courage d’assumer leurs propres turpitudes, les autorités de ce pays sont constamment à la recherche de boucs émissaires pour se défausser de leurs responsabilités», a déploré Amar Balani, pour lequel le communiqué de l’ambassade du Maroc à Madrid en est la parfaite illustration.
«Les organisations internationales spécialisées dans la gestion des flux migratoires, a-t-il souligné, attestent que la majorité des migrants subsahariens qui se trouvent au Maroc ont rejoint ce pays par les voies légales. Ceci est le résultat du marketing diplomatique nourri par ceux qui définissent, présomptueusement, le Maroc comme étant la plateforme entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe, dans le but, soi-disant, de consolider la position géostratégique du pays.»
Pour Amar Belani, «l’appel d’air qui a suivi des pseudo-régularisations de migrants est un autre fait que les autorités marocaines se doivent de reconnaître au lieu de jeter malhonnêtement la pierre au voisin», tout en rappelant qu’«un journal connu dans ce pays alertait, de manière stigmatisante, sur le péril noir».
«Ainsi, poursuit-il, au lieu de se retrancher lâchement dans la politique de l’autruche, les représentants de l’ambassade du Maroc à Madrid feraient mieux de réaliser qu’on ne peut se prévaloir à la fois de son africanité à l’égard de ses voisins du Sud et enfiler en même temps la tenue du garde-chiourme qui contribue à surveiller les frontières extérieures européennes.»
«Le résultat des courses de ce grand écart est la survenance cyclique de répressions sauvages et de carnages, comme celui de Nador, qui ont horrifié les citoyens du monde», a regretté Amar Belani qui fait savoir que «certaines voix s’élèvent, notamment sur les réseaux sociaux, pour relever le caractère planifié et prémédité de cette tentative de franchissement de la frontière de Melilla par plus d’un millier de Subsahariens qui seraient ainsi tombés dans un guet-apens, réprimé férocement par les forces de l’ordre pour, à la fois, intimider les pays du sud de l’Europe, dont l’Espagne au premier chef, en agitant la menace de la submersion migratoire et obtenir, en retour, le soutien diplomatique ainsi que des subsides substantiels de la part de l’Union européenne».
«Enfin, quant à la frontière algérienne, elle est sécurisée à travers la mise en œuvre de dispositifs renforcés et performants qui nous permettent, entre autres, de déjouer régulièrement les tentatives d’introduction de quantités industrielles de cannabis en provenance de ce pays qui nous soumet à une véritable guerre d’agression en la matière», a accusé l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles.
M. E.-G.
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