Albares multiplie les maladresses : le «Bourita» du gouvernement espagnol ?
Par Abdelkader S. – Le chef de la diplomatie espagnole a provoqué l’ire des autorités maliennes après avoir déclaré que l’OTAN n’excluait pas une intervention militaire au Mali. Après la convocation de l’ambassadeur d’Espagne à Bamako, ce dernier a dû se fendre d’un communiqué dans lequel il nage à contresens de sa hiérarchie pour tenter de calmer le jeu, d’autant que le binôme Sanchez-Albares a déjà causé de gros dégâts avec l’Algérie.
«L’Espagne n’a pas demandé, pendant le sommet de l’OTAN ni à aucun autre moment, une intervention, mission ou une action quelconque de l’Alliance au Mali», lit-on dans le démenti rendu public ce samedi par l’ambassade d’Espagne au Mali et au Burkina Faso. «L’Espagne réaffirme ses liens profonds d’amitié et de coopération avec le Mali et continuera à développer une relation pacifique et amicale avec le Mali», poursuit le communiqué. Désaveux à l’égard du ministre des Affaires étrangères à la demande du chef du gouvernement ou même du roi Felipe, répartition des rôles ou correction d’un écart de langage ?
Ce n’est pas pour rien que des sources autorisées algériennes avaient, dès l’annonce du revirement du gouvernement espagnol dans le dossier sahraoui, évoqué un défaut de fiabilité. En effet, cette nouvelle bévue de José Manuel Albares – qui semble présenter quelques similitudes avec son homologue marocain Nasser Bourita – vient confirmer la légèreté avec laquelle l’Espagne du socialiste Sanchez mène la politique étrangère dans un contexte pourtant extrêmement délicat. Bien que non contraignante, la motion que le Congrès espagnol vient de voter en faveur d’un rétablissement des relations d’amitié avec l’Algérie est néanmoins un baromètre qui prouve l’isolement du président du gouvernement, désormais affaibli par les résultats du vote qui auront une répercussion certaine sur le reste du chemin que Sanchez aura à parcourir en tant que chef de l’Exécutif.
A ce jour, personne, ni en Espagne ni en Algérie, n’a compris les dessous de la virevolte madrilène qui n’a même pas eu le courage de l’annoncer officiellement, laissant le soin au grand quotidien El-Pais de «fuiter» une lettre que Pedro Sanchez a adressée au souverain marocain, Mohammed VI, dans laquelle il loue le plan d’autonomie que le Makhzen tente d’imposer au Sahara Occidental. Quelques jours à peine plus tard, une information révélée par les médias espagnols faisaient état de l’espionnage du téléphone du président et de membres du gouvernement espagnol par les services secrets marocains via le logiciel israélien Pegasus. Et, comme dans le cas du président français Emmanuel Macron, dont le téléphone a également été piégé par le même modus operandi, cette grave affaire a fini par être frappée d’une amnésie fulgurante.
Combien de temps le gouvernement socialiste minoritaire de Pedro Sanchez survivra-t-il encore à ces faux pas à répétition ? Ce vendredi, le président-maire de l’enclave de Melilla, Eduardo de Castro, à la frontière de laquelle vingt-trois migrants subsahariens ont péri dans des conditions atroces, a bien relevé que Pedro Sanchez «est esclave de ses propos», étayant ainsi l’argument de l’Algérie qui a justifié la suspension de l’accord d’amitié et les mesures de rétorsion qui s’en sont suivies par l’arlequinade de l’équipe politique dirigeante actuelle.
A. S.
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