Il faut débaptiser l’Algérie salafisée !
Une contribution de Khider Mesloub – Dans notre précédent article, «Quand une faute de grammaire n’accorde plus aucun gramme de chrétienté», publié le 8 juillet dans Algeriepatriotique, nous avons rapporté l’information sur ce prêtre américain contraint à la démission pour avoir baptisé des milliers de croyants avec une formule liturgique erronée. Ce prêtre catholique américain a baptisé des croyants pendant des années en utilisant une mauvaise formulation. Aussi, comme nous l’avons souligné dans notre dernière contribution, le religieux a dû présenter sa démission et des milliers de baptêmes ont été invalidés. Rappelons que, dans la religion chrétienne, le baptême est le sacrement que l’Eglise administre à un enfant ou à un adulte par le symbolisme de l’eau et au nom de la Trinité afin de l’introduire dans la communauté chrétienne en le purifiant du péché originel. Le baptême s’opère par aspersion (de toute une assemblée), par immersion (du corps), par infusion (en versant de l’eau sur la tête).
Ainsi, pour avoir employé pendant des années le mauvais pronom, en l’espèce le «nous» en lieu et place du «je» consacré par l’institution catholique, lors de ses séances de baptêmes, des milliers de croyants ont perdu leur qualité de chrétiens. En effet, selon la règle épiscopale catholique, le baptême, rite par lequel le nouveau baptisé intègre la communauté de l’Eglise, constitue le premier sacrement. Or, du fait de l’invalidation des baptêmes organisés par le prêtre Andres Arango, l’ensemble des sacrements devront également être réalisés à nouveau.
Sous notre démentiel ciel enténébré d’obscurantisme, en Algérie, où l’acquisition de statut de musulman, c’est-à-dire l’introduction dans la communauté islamique, ne nécessite aucun baptême ni aucun sacrement, ce n’est pas une faute grammaticale coranique qui aura fait rater l’islamisation institutionnelle à marche forcée des Algériens, opérée au lendemain de l’indépendance par un régime plus soucieux de les nourrir de religiosité importée clé en main de l’Orient moyenâgeux que de les alimenter de savoirs scientifiques par la valorisation de leurs potentiels intellectuels, mais tout le système éducatif parasité par un enseignement religieux salafiste, dispensé par un corps professoral au cerveau pétri d’ignorances, pour qui l’apprentissage littéral du Coran prime sur l’acquisition studieuse des connaissances fondées sur le rationalisme. Autrement dit, le régime, en jouant les apprentis sorciers avec son entreprise de fabrication étatique d’un musulman nourri au salafisme, cette doctrine mortifère, il a créé des «Frankenstein» de l’islam, de véritables monstres islamistes, des démons fanatisés, capables de se transformer en assassins, de terroriser la société.
Si nos aïeux revenaient dans notre Algérie salafisée, ils s’empresseraient de nous renier tant ils ne reconnaîtraient pas leur islam, leurs observances, leurs rites, leur religion, en un mot : leurs descendants.
Sans nul doute, pour purifier le pays, s’attelleront-ils à la mission salvatrice de salubrité intellectuelle publique par la «débaptisation» de l’ensemble des Algériens pour redorer le blason islamique de l’Algérie.
Entreprise de déradicalisation, de «désendoctrinement», de «désembrigadement» qui passe par le congédiement de la majorité des professeurs salafistes, ces têtes de pont des pontes des pays du Golfe, ces janissaires du wahhabisme œuvrant à la déstructuration et la déculturation de l’Algérie par l’asservissement intellectuel de ses enfants soumis à la pédagogie du prosternement, ce programme de manipulation mentale et de décervelage.
K. M.
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