Le remaniement ministériel annoncé par le président Tebboune serait imminent
Par Abdelkader S. – Le remaniement ministériel annoncé par le président de la République lors de sa dernière rencontre avec des représentants de la presse nationale devrait intervenir vers la fin de la semaine, a appris Algeriepatriotique de sources généralement bien informées. La décision a été prise depuis plusieurs semaines mais, en raison d’un calendrier chargé, lié notamment aux préparatifs des festivités du 5 Juillet, marquées cette année par un imposant défilé militaire et une cérémonie au stade Mohamed-Boudiaf et les Jeux méditerranéens qui devaient se dérouler sans le moindre couac, elle a été retardée jusqu’à ce jeudi ou vendredi.
Si rien n’a filtré sur la composition de la nouvelle équipe gouvernementale et le sort réservé au Premier ministre, Aymène Benabderrahmane, on sait, cependant que plusieurs ministres sont sur la sellette, notamment celui du Commerce, Kamel Rezig, qui a brillé par son incompétence totale si bien qu’il n’a pas échappé aux critiques acerbes du chef de l’Etat qui l’a accusé, à demi-mot, d’être un beau parleur sans efficacité aucune. «Certains péroraient sur les plateaux de télévision, nous avons fait appel à eux et ils ont déçu», avait regretté Tebboune lors de sa dernière intervention télévisée.
Ce remaniement coïncide, par ailleurs, avec un mouvement partiel dans le corps diplomatique. Deux changements sur la douzaine prévue marquent cette mesure décidée en haut lieu, bien qu’aucun indice ne l’ait préludée. Il y a d’abord le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud et son remplacement par Saïd Moussi, l’actuel ambassadeur d’Algérie à Madrid, qui se trouve à Alger depuis l’éclatement de la crise avec l’Espagne. Il y a ensuite la désignation de Mohamed Hannache à la place d’Ahmed Boutache, lui aussi rappelé quelques mois à peine après sa nomination aux Etats-Unis. Selon des sources proches du dossier, le nouveau locataire du 5, rue de Lisbonne, à Paris, devra rendre compte quotidiennement à la centrale, à Alger, qui dirigera l’ambassade d’Algérie en France à partir des Annassers où les décisions seront prises directement concernant le délicat dossier des relations algéro-françaises.
Le nouveau gouvernement devra se préparer à une rentrée que le président veut sans grabuge. Dans ses derniers discours, Abdelmadjid Tebboune n’a eu, en effet, de cesse de mettre en garde contre les lourdeurs bureaucratiques qui bloquent les investissements et les différents désagréments qui provoquent la colère des citoyens, notamment les coupures d’eau et la cherté de la vie. Au regard des dernières rencontres organisées par le chef de l’Etat, qui a reçu des figures de l’opposition, à l’instar d’Abdelaziz Rahabi et Soufiane Djilali, il n’est pas exclu que le nouvel Exécutif soit élargi à des personnalités issues de la société civile et de partis qui forment le pilier de l’actuelle Assemblée nationale.
Parmi les priorités assignées au nouveau gouvernement, l’accélération des projets qui souffrent de lenteurs, l’encouragement de l’investissement étranger direct, l’encouragement de la diaspora à jouer un rôle actif dans l’effort de développement, le renforcement des mesures sociales grâce à l’embellie financière et une distribution plus équitable des richesses qui sera concentrée sur les populations les moins favorisées aux fins de mettre fin à ce que le président Tebboune a appelé les «zones d’ombre» et qui peinent à profiter des décisions que ce dernier a prises en leur faveur en raison de réflexes ataviques dont l’Algérie n’arrive toujours pas à se débarrasser.
A. S.
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