Le roi Mohammed VI appelle Tebboune à rétablir les relations avec le Maroc
Par Houari A. – Mohammed VI a appelé le président Tebboune à rétablir les relations avec le Maroc dans son discours prononcé ce samedi soir à l’occasion de la fête du Trône, dont la date a été décalée pour des raisons que le Palais n’a pas révélées, justifiant son report par la crise sanitaire. Le souverain alaouite a, par ailleurs, affirmé que le Maroc ne permettra jamais qu’il soit porté atteinte à la stabilité et à l’intégrité de l’Algérie, dans une tentative de rassurer le voisin de l’Est après les errements du Makhzen qui menacent la sécurité de tout le Maghreb. Des propos qui se veulent conciliants mais contredits par les faits qui démontrent l’inverse, notamment la signature d’accords militaires et sécuritaires avec Israël et le financement d’un quarteron d’agitateurs qui mènent une campagne acharnée contre les institutions algériennes, au premier rang desquelles l’Armée nationale populaire, à partir de Rabat, de Paris, de Londres et de Genève.
Le roi du Maroc alternait le chaud et le froid, les menaces et les appels du pied jusqu’à la décision unilatérale de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques. Une mesure radicale à laquelle Rabat ne s’attendait pas. Depuis, Mohammed VI a mis de l’eau dans son vin, comprenant que les nouvelles autorités algériennes ne bluffaient pas. L’invite discrète est un prolongement à la demande de rapprochement qui a marqué son discours de l’année dernière à la même période, dans lequel il affirmait «renouveler» son «invitation sincère à [nos] frères en Algérie pour œuvrer de concert, et sans conditions, à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage» parce que, avait-il certifié, «vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc qui n’est nullement un danger, ni une menace pour vous», en jurant que ce qui «affecte» et «atteint» l’Algérie «touche» et «accable» le Maroc également. A peine ce serment fait que Rabat le violait en renforçant la présence de l’entité sioniste à nos frontières.
«Entre deux pays voisins et deux peuples frères, l’état normal des choses, c’est notre conviction intime est que les frontières soient et demeurent ouvertes», avait insisté Mohammed VI qui jetait la balle dans le camp de son défunt père et du président Liamine Zeroual. «Force est de constater que ni Son Excellence, l’actuel président algérien, ni l’ex-président, ni moi-même sommes à l’origine de cette décision de fermeture», s’était-il justifié.
Le roi marocain était allé jusqu’à assumer «la persistance du statu quo» et n’en imputait pas la responsabilité à la seule partie algérienne. Un petit pas en avant était ainsi effectué par un roi affaibli à l’intérieur, acculé à l’extérieur et qui a besoin de se repentir des nombreuses provocations qu’il n’a cessé de commettre à l’égard de l’Algérie. Dans le même temps, il essaye d’amadouer ses interlocuteurs à Alger en faisant mine d’ignorer que, contrairement à ce qu’il déclare à son peuple, «les raisons ayant conduit à la fermeture des frontières» ne sont pas du tout «dépassées» et ont plus que jamais «raison d’être aujourd’hui».
H. A.
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