Sources autorisées : «Le discours de Mohammed VI est un non-événement»
Par Kamel M. – Comme il fallait s’y attendre, le discours de Mohammed VI est entré par une oreille et est sorti par l’autre. A Alger, des sources autorisées ont considéré l’appel du pied du roi du Maroc comme un «non-événement» auquel il ne faut prêter aucune attention. Disque rayé, donc, qui ne convainc personne, jusques et y compris le peuple marocain lui-même, conscient de ce que la famille régnante prédatrice l’affame en faisant main basse sur les richesses du pays et en en faisant profiter ses alliés français et israéliens.
La harangue du souverain alaouite résonne comme un testament de fin de règne, au regard de la grave maladie dégénérative dont il souffre et qui réduit ses apparitions publiques et ses activités au strict minimum. C’est ainsi qu’on l’a vu conduire la prière de l’Aïd à l’intérieur du palais royal entouré de quelques-uns de ses proches, dont notamment son fils Hassan et son frère Rachid qui s’échangent des horions dans leur lutte secrète pour la succession. Hier, Mohammed VI s’exprimait difficilement, la voix sifflante et chevrotante et avait de la peine à prononcer les phrases dont les auteurs semblent pourtant avoir simplifié les tournures au maximum pour lui en faciliter la lecture.
Le roi essaye-t-il de corriger ses errements avant de passer le flambeau, contraint ? Craint-il que son successeur aille plus loin dans la compromission avec l’entité sioniste et provoque un désastre dans la région ? Mohammed VI a acquis une expérience suffisante pour savoir à quel point la soumission de son régime aux puissances étrangères que sont la France et Israël, entre autres, peut être le déclencheur d’émeutes au royaume. Il le sait tellement qu’il a consacré la majeure partie de son discours aux questions sociales, promettant à ses sujets des aides qui, pense-t-il, lui permettront d’acheter une hypothétique paix. Mais la misère au Maroc est telle qu’aucune mesure populiste, et de toute façon irréalisable, ne pourra sauver le règne des descendants du défunt Hassan II, nonobstant la protection d’une France en plein déclin, qui est en train de perdre son influence en Afrique au profit des géants russe et chinois.
Mohammed VI laissera derrière lui un Maroc assoiffé de liberté et affranchi de la peur qui a empêché le peuple marocain de concrétiser son rêve d’une République fondée sur une gouvernance moderne, libérée des traditions archaïques du baisemain et de l’allégeance qui retardent le développement de ce pays voisin livré à la déprédation. Mais tout est fait pour que l’inamovible octogénaire André Azoulay, théoricien du Palais et homme fort du régime croulant, continue, tant qu’il est encore en vie, d’assurer au trône sa perpétuation. «Une affaire maroco-marocaine, voire franco-marocaine qui ne concerne en rien l’Algérie», insistent nos sources, pour lesquelles «le divorce d’avec le Makhzen est consommé et toute réconciliation est impossible tant qu’il persévère sur la voix imprudente et pernicieuse qu’il s’est choisie».
K. M.
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