Hollande encense Tebboune et appelle la France à se tourner vers l’Algérie
Par Abdelkader S. – Il y a dans la tribune que François Hollande vient de publier dans Le Figaro comme un relent de paternalisme dont les dirigeants français n’arrivent pas à se départir lorsqu’ils s’expriment sur leurs anciennes colonies. L’ex-président socialiste, dont le parti a été enterré lors des dernières échéances présidentielles et législatives en France et qui semble se préparer à revenir aux affaires après la fin du second mandat de son successeur – on le dit candidat à l’Elysée –, appelle son pays et l’Europe d’une façon générale à se tourner vers le Maghreb car, explique-t-il, «notre sort est commun».
«Il l’est sur les questions énergétiques avec le rôle majeur de l’Algérie qui garantit par sa sagesse le bon approvisionnement du marché. Il l’est sur les questions de sécurité et de lutte contre les trafics de toutes sortes. Il l’est encore davantage sur le développement économique qui est la condition indispensable pour que la jeunesse du Maghreb garde l’espoir dans son destin sans aller chercher une fuite illusoire dans la migration. Il l’est sur la lutte contre le réchauffement climatique et donc la désertification qui gagne chaque jour du terrain. Il l’est sur la stabilité de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel en général», écrit-il, en lançant un dithyrambe au président Tebboune dont il loue «l’implication […] pour faire enfin respecter les Accords d’Alger» s’agissant de la crise malienne.
«La France et l’Europe doivent comprendre que c’est maintenant que se joue une politique méditerranéenne faite d’investissements mutuellement avantageux, d’innovations écologiques, de partenariats multiples en matière de santé, de formation et de recherche et, enfin, de solidarité politique dans le respect des orientations de chacun», poursuit François Hollande, qui dit «regretter, dans ce contexte, d’autant plus la décision des autorités françaises de réduire drastiquement le nombre de visas qui étaient jusque-là accordés à des personnes si liées à notre culture et à notre pays». «Cette méthode blesse inutilement sans être efficace dans le contrôle de l’immigration clandestine», fait-il constater.
«De la capacité du Maghreb dans sa diversité à forger un modèle de développement original dépendra beaucoup la possibilité pour l’Afrique de surmonter les chocs qui la menacent, sinon ces pays amis finiront par regarder ailleurs et considérer l’Europe indifférente aux enjeux d’un continent qui comptera plus de 2 milliards d’habitants en 2050», craint l’ancien locataire de l’Elysée, en appelant la France à «montrer sa disponibilité» dans le dossier sahraoui. Dans quel sens ? Hollande n’en dira pas plus pour ne pas offenser le régime de Rabat mais se vante d’avoir concouru à «surmonter des divergences de vues ou des différences d’appréciation avec les Etats du Maghreb». Lesquelles ? L’auteur de Devoirs de vérité ne se montrera pas très prolixe.
«Aussi le moment est-il venu, face aux bouleversements qui secouent le monde, de relancer notre partenariat avec l’ensemble du Maghreb, de mettre sur la table tous les sujets qui pourraient nous éloigner et de consolider ce qui nous rassemble pour nous faire franchir une nouvelle étape. Rapidement», insiste François Hollande qui voit son pays en déclin manquer d’eau, de produits de première nécessité, souffrir de la canicule et bientôt de froid, faute de gaz russe.
A. S.
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