Que cache l’énigmatique «disparition» de l’ambassadrice de France à Rabat ?
Par Kamel M. – Des médias marocains – non inféodés au palais – et français se sont emparés de l’affaire. Où est donc passée l’ambassadrice de France au Maroc ? On parle de crise entre les deux pays mais, officiellement, tout baigne et rien, selon le discours officiel des deux côtés, n’est venu assombrir l’entente cordiale qui lie le président français et le roi du Maroc, propriétaire d’innombrables biens en France où il se sent [comme] chez lui.
D’après certaines sources, l’ambassadrice a quitté le Maroc «pour des raisons inconnues» et ne semble pas être près de reprendre ses fonctions, bien qu’elle ait informé ses collaborateurs qu’elle partait en congé. «Les causes demeurent ambiguës, d’autant qu’il existerait une crise latente entre Paris et Rabat, laquelle serait due à la décision de la France d’inclure le Maroc dans sa décision de baisser de moitié le nombre de visas accordés aux ressortissants des pays du Maghreb qui refusent de faire établir par les consulats de ces trois Etats l’attestation de retour pour les sans-papiers que la France souhaite expulser. Le Makhzen semble avoir été assommé par ce traitement égal, alors qu’il se croyait au-dessus de la mêlée car jouissant d’un traitement de faveur.
Mondafrique croit savoir que le bilan de l’ambassadrice de France au Maroc a été «médiocre» et «ne lui aura pas valu beaucoup de considération à Rabat». «C’est peu de dire que l’actuelle ambassadrice et ancienne conseillère de François Hollande, Hélène Le Gal, ne contribue guère à rapprocher la France et le Maroc alors qu’une véritable distanciation diplomatique s’est installée entre les deux pays. Le malaise qui s’est installé entre Paris et Rabat est moins lié à des dossiers précis qu’au sentiment très fort, du côté marocain, d’une arrogance française», constate Nicolas Beau qui s’est rapproché de sources marocaines et françaises.
Selon lui, Hélène Le Gal est «une diplomate de deuxième rang», désignée à Rabat où la représentation diplomatique française compte le plus grand nombre d’employés avec celle de Washington, apprend-on. «Les fonctions d’ambassadeur au Maroc […] sont en général proposées à un cador du Quai d’Orsay. Tel n’est évidemment pas le cas avec Hélène Le Gal», explique Nicolas Beau qui retrace son parcours professionnel jusqu’à son parachutage à ce poste sensible sur conseil d’un certain Charles Josselin, «encarté au Parti socialiste» qui «sillonnait l’Afrique en appréciant notamment, comme d’autres, les charmes épicés de la vie nocturne» et «largement grâce à l’appui de Jean-Yves Le Drian».
Cette algarade coïncide avec la visite officielle qu’Emmanuel Macron s’apprête à effectuer en Algérie où il compte demander à ses interlocuteurs de sauver son second mandat vacillant, au moment où la France subit les contrecoups des positions arrogantes de l’Europe vis-à-vis de la Russie, dont Brunot Le Maire, le puissant numéro deux du gouvernement Borne, voulait «couler l’économie». Au final, c’est tout le contraire que les Français – et avec eux l’ensemble des citoyens des pays de l’Union européenne – observent à leur grand dam. Et, dans ces circonstances, ce n’est pas le malingre Maroc qui pourra voler à leur secours.
Des sources proches du dossier ont indiqué à Algeriepatriotique que le vif désaccord entre la France et le Maroc est beaucoup plus profonde qu’il n’y paraît. «L’Etat français vient de se rendre compte des énormes dégâts causés par le régime marocain sous pilotage israélien au sein même de ses propres institutions, de son économie et de sa sécurité intérieure», expliquent nos sources, selon lesquelles «Pegasus n’est que la partie visible de ce qui se tramait pour influencer et même diriger les centres de décision français, essentiellement par les Israéliens et leur annexe marocaine : Assemblée nationale, ministères, administrations, plateformes aéroportuaires, associations, mosquées, etc.»
«Georges Malbrunot a abordé le sujet récemment sans aller au fond des choses», soulignent nos sources, qui précisent que «la Sécurité intérieure française et ses nouveaux responsables ont tiré la sonnette d’alarme et, devant les preuves irréfutables, le sommet de l’Etat français, Macron y compris, a pris conscience du danger guettant la souveraineté française». «Le feuilleton n’en est qu’à ses débuts», pensent nos sources qui concluent que «la France a su à ses dépens qu’au Mali, et plus généralement en Afrique, le Maroc est un agent trouble, toxique, mais sous contrôle total de Tel-Aviv».
K. M.
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