Un média espagnol confirme la coûteuse vassalité de Sanchez et Albares à Rabat
Par Abdelkader S. – Les Espagnols en viennent à se demander ce que cache la soumission du président du gouvernement socialiste et son ministre des Affaires étrangères au régime monarchique de Rabat. Une soumission confirmée, du reste, par El-Confidencial qui corrobore les informations rapportées par Algeriepatriotique sur le branle-bas de combat qui a suivi la déclaration du haut représentant de l’Union européenne sur la nécessite de respecter le choix du peuple sahraoui. Le média espagnol rapporte dans le détail les pressions exercées par José Manuel Albares sur EFE pour faire parler de nouveau Josep Borrell de sorte qu’il rectifie le tir et revienne sur ses affirmations qui ont irrité Rabat.
Le représentant européen et l’agence officielle espagnole se sont exécutés et ont trouvé la parade en se mettant à mi-chemin entre les résolutions de l’ONU et la thèse marocaine de l’autonomie. Une gymnastique qui ne change rien au fait qu’aussi bien l’Espagne que l’Union européenne semblent complètement inféodées au Maroc, suscitant ainsi de sérieuses interrogations sur le secret de cette énigmatique vassalité qui donne l’impression d’une ascendance du Makhzen sur ses partenaires de la rive nord de la Méditerranée que Mohammed VI a incité, dans son dernier discours, à violer le droit international.
Chose étrange, l’Espagne pâtit grandement de cette position du président du gouvernement qui a valu au pays la suspension par l’Algérie du Traité d’amitié, le rappel de son ambassadeur et le risque d’une réduction drastique d’approvisionnement en gaz dans ce contexte délicat de guerre en Ukraine. El-Confidencial explique, en effet, la crise avec l’Algérie «a un coût économique élevé pour l’Espagne», en précisant que «non seulement les exportations espagnoles vers l’Algérie sont pratiquement inexistantes depuis le 9 juin, mais les entreprises espagnoles ont également été exclues des contrats signés par l’Etat, et les importations de gaz algérien ont également fortement diminué». «L’Espagne le remplace par du gaz naturel liquéfié en provenance des Etats-Unis et maintenant aussi de Russie, mais ce gaz est plus cher et la regazéification des centrales espagnoles a un impact environnemental qui n’est pas causé par le gaz qui arrive par gazoduc», souligne le journal.
Sur ces entrefaites, des sources officielles françaises révèlent que des discussions sont en cours entre la compagnie française Engie et le groupe pétrolier algérien Sonatrach pour une éventuelle augmentation des quantités de gaz livrées à la France dans les prochaines semaines. L’Algérie, qui a déjà revu à la hausse la fourniture du partenaire italien, n’ayant pas les moyens de couvrir les besoins de tous ses voisins du nord et n’ayant pas l’intention de se placer en concurrente de son allié stratégique et historique russe, pourrait vraisemblablement détourner le gaz livré à l’Espagne vers la France. Les pays européens, tout en faisant mine de faire jouer la solidarité au sein de l’Union européenne et de l’OTAN, font en réalité chacun cavalier seul, prélude à un éclatement à terme d’une Europe lézardée et dont les décisions sont désormais dictées par le sauve-qui-peut.
A. S.
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