A peine le président Macron a-t-il quitté Alger que la France viole la «trêve»
Par Karim B. – Les responsables algériens et français n’ont pas encore achevé leurs commentaires dithyrambiques sur la visite du président Emmanuel Macron en Algérie que la machine broyeuse anti-algérienne a été remise en marche. Dans les médias dominants – dominés à vrai dire –, il n’est question que de «régime algérien», de «chantage au gaz», de «renforcement du pouvoir militaire en place par le déplacement de Macron» et de nombreux autres commentaires émanant de ces médias dont nous disions, dans un précédent article, qu’ils étaient imbus et paternalistes.
Mais, à ces causeries habituelles émanant de «spécialistes ès tout et rien» qui crèchent littéralement sur les plateaux de télévision, piochant des sujets aussi divers que les finances ou la religion, passant de l’un à l’autre sans transition, s’est ajoutée une campagne de désinformation dont la mission a été confiée aux relais algériens habituels de la DGSE, le service d’action extérieure, dont le patron, ancien ambassadeur de France à Alger, était présent à Alger et a assisté à la réunion qui a regroupé les responsables des services de sécurité des deux pays. Balle perdue ? Faux départ avant le signal ? Perte de contrôle sur un fusible qui pourrait être sur la liste des hôtes encombrants réclamés par l’Algérie ?
Le fait est que le président français est reparti bredouille d’Alger où il s’est contenté d’une villégiature folklorique, ponctuée par des déclarations «sérieuses» sur la situation difficile qui prévaut dans le monde actuellement : crise énergétique, changements climatiques, conflits armés, instabilité dans la région et ailleurs. Le tapage fait autour du crochet oranais du pensionnaire de l’Elysée a tout l’air d’avoir été orchestré pour détourner l’attention des opinions publiques algérienne et française de l’essentiel, c’est-à-dire les dossiers litigieux en suspens dont aucun, absolument aucun, n’a été résolu. Un échec traduit par la création de commission sur commission sans utilité, sinon à offrir aux médias une actualité à mâcher surdosée en appositifs artificiels.
Ce bilan négatif, le pouvoir français ne l’a pas digéré. Sa cuisante déconfiture au Mali, ses déboires avec la Russie qui le prive de gaz, ses problèmes internes qui vont en s’aggravant, son incapacité à forcer la main aux autorités algériennes pour accueillir les sans-papiers objets d’une obligation de quitter le territoire français, l’obsolescence absolue de sa décision de réduire de moitié le nombre de visas accordés aux Algériens qui s’en sont allés chercher de meilleures opportunités sous d’autres cieux plus cléments et moins racistes ont fait que Macron était venu en demandeur, comme l’a affirmé, à juste titre, l’écrivain franco-marocain Jacob Cohen, antisioniste et ami de l’Algérie, dans une interview à notre site. Et il est reparti à Paris la queue entre les jambes.
Le litige algéro-français est donc au point mort. La reprise de la sale guerre médiatique déclarée à l’Algérie à partir de Paris en est la preuve irréfutable, s’il en fallait une.
K. B.
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