Agir vite
Par Abderrahmane Mebtoul – Sans bonne gouvernance et de profondes réformes structurelles, l’Algérie restera éternellement dépendante de ses ressources souterraines éphémères. En cette période difficile de tensions budgétaires, personne n’ayant le monopole de la vérité et du nationalisme, l’Algérie doit mobiliser tous ses enfants, sans exclusive, favoriser le dialogue productif, éviter les dissensions inutiles où pouvoir, opposition et experts non organiques doivent contribuer au redressement national.
Une croissance faible, inférieure au taux de croissance démographique, peut avoir des répercussions tant nationales, sociales, politiques que géostratégiques au niveau de la région, en ce sens qu’il existe un lien dialectique entre sécurité et développement. Evitons de fonder une politique économique sur des modèles économétriques appliqués aux pays développés déconnectés des réalités nationales.
Devant l’ex-Premier ministre et les membres de son gouvernement, dans ma conférence au Club de Pins le 26 novembre 2014, dans plusieurs interviews données aux médias publics, privés nationaux et internationaux, j’avais proposé un comité de crise chargé de proposer des mesures opérationnelles de réformes. Induit en erreur par certains experts et intellectuels organiques aux ordres, les responsables ne m’ont pas écouté et nous payons aujourd’hui les conséquences de cette imprévision.
Les enjeux géostratégiques mondiaux et le nouveau modèle de consommation devraient faire émerger un nouveau pouvoir mondial à l’horizon 2030.
L’Algérie doit profiter de cette conjoncture particulière pour asseoir une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales, lesquelles supposent un renouveau de la gouvernance et la valorisation du savoir loin des logiques rentières suicidaires, corruption et gabegie. D’où l’importance de profondes réformes tant politiques, sociales qu’économiques. Un bon développement allège le poids sur les forces de sécurité ; un frein au développement par une mauvaise gouvernance accroît les tensions sociales et donc l’insécurité.
L’Algérie n’a pas d’autre choix : réussir les réformes qui seront douloureuses à court terme mais porteuses d’espoir à moyen et long terme pour les générations présentes et futures – elle possède toutes les potentialités pour réussir – ou maintenir le statu quo en retardant les réformes structurelles avec le risque, sans correction de l’actuelle politique économique, d’accélérer la crise, ce qu’aucun patriote ne souhaite.
J’ose imaginer une Algérie où les nouvelles générations vivront confiantes et heureuses dans leur pays et où nous assisterons à un retour volontaire progressif des cadres expatriés.
A. M.
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