Alger refuse que De Mistura se rende en Algérie à bord d’un avion espagnol
Par Houari A. – L’Algérie a refusé que le représentant onusien dans le dossier sahraoui se rende en Algérie à bord d’un avion battant pavillon espagnol, rapporte El-Confidencial. «L’Algérie a opposé son veto au diplomate Staffan de Mistoura, 75 ans, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, voyageant dans la région dans un avion de l’armée de l’air espagnole, comme il est de coutume depuis des décennies lors des tournées d’autres émissaires des Nations unies», indique le journal.
«Comme elle a adopté une position partielle face au conflit sahraoui, l’Espagne a été disqualifiée et ne peut en aucun cas être associée aux efforts de relance du processus politique visant à trouver une solution», explique El-Confidencial qui fait parler un haut responsable du gouvernement algérien. «L’envoyé personnel ne peut avoir aucune dette envers un pays qui a renié sa position de neutralité traditionnelle sur la question du Sahara Occidental», a tranché la source algérienne.
Pour le journal, «cette décision algérienne souligne que, pour l’instant, il n’y a pas eu de rapprochement entre Madrid et Alger malgré la volonté de se rendre en Algérie affichée, mardi dernier, par le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, lors d’une conférence de presse qu’il a animée en Allemagne». Toujours selon El-Confidencial, Pedro Sanchez hésiterait à revenir sur sa décision de reconnaître le plan marocain d’autonomie au Sahara Occidental, de peur d’«irriter le Maroc».
Le changement de position de l’Espagne «complique le travail» de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, «car il ne peut plus compter sur le soutien du gouvernement espagnol vu par l’Algérie comme un allié du Maroc», précise le média espagnol qui se réfère à des sources diplomatiques. «Aux yeux des Nations unies, explique encore El-Confidencial, l’Espagne est la puissance administrante du Sahara Occidental, bien qu’elle ne puisse exercer ce rôle.» «Cela a été souligné, par exemple, par l’ancien secrétaire général-adjoint Aux affaires juridiques et conseiller juridique de l’ONU, Hans Corell, en 2002», rappelle le journal.
H. A.
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