Rabat prépare une campagne d’intox contre l’Algérie via son agent en France
Par Nabil D. – Les services de renseignement marocains préparent une campagne de désinformation visant la Gendarmerie nationale via un de leurs agents algériens opérant à partir de France. Ce dernier a, en effet, affirmé qu’il se préparait à «divulguer des informations sur l’implication de la Gendarmerie algérienne dans le passage de migrants clandestins subsahariens par les frontières terrestres avec le Maroc et dont la destination finale est l’Espagne». Nourrissant une haine viscérale envers l’armée, la diplomatie et les services de sécurité algériens, cet agent, qui a pour mission de distiller la propagande anti-algérienne sur les réseaux sociaux, a commis l’erreur de citer l’ex-envoyé spécial auprès de Ramtane Lamamra pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental à plusieurs reprises, preuve que son intervention lui a été dictée par le Makhzen auquel il a fait allégeance.
Le Maroc, acculé sur la question migratoire, cherche à en imputer la responsabilité au voisin de l’Est pour tenter de se dédouaner. Le régime monarchique de Rabat tient rigueur à Amar Belani pour avoir pointé, après la mort d’une trentaine de migrants africains qui tentaient de se rendre en Espagne par le Maroc, cet événement tragique qui «met en relief la violation systématique des droits humains de la part d’un Etat qui a choisi, d’une part, d’instrumentaliser l’épouvantail de la submersion migratoire à des fins de chantage politique et, d’autre part, de jouer le rôle de gendarme, contre espèces sonnantes et trébuchantes, dans le cadre de l’externalisation de la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne», avait-il soutenu.
L’actuel secrétaire général du ministère des Affaires étrangères avait notamment relevé qu’«on est très loin du prétendu rôle exemplaire théâtralisé lors de la tenue du sommet à Marrakech du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières», appelant «les instances internationales, et plus précisément le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à diligenter des enquêtes indépendantes et transparentes pour déterminer les responsabilités et faire la lumière sur ces événements tragiques qui ont fait craquer le vernis de la pseudo-approche humanitaire dans la gestion des problèmes de la migration». «Prétendu champion de la migration au sein de l’Union africaine, en accueillant sur son territoire le siège de l’Observatoire africain de la migration, ce pays nous rappelle, par son approche purement prosélyte et zélatrice, le magistère fictif qu’il prétend assumer à la tête du Comité Al-Qods», avait déploré l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles.
Le Makhzen essaye de détourner l’attention vers l’Algérie car il sait qu’en Espagne, hormis le président du gouvernement, Pedro Sanchez, et son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, la quasi-totalité des responsables espagnols savent que le régime marocain continuera de se servir de la migration clandestine comme arme. Ce n’est, d’ailleurs, pas pour rien que le président de Melilla a accusé le régime de Rabat de chercher à effacer les preuves pour échapper aux poursuites suite à ce drame. Dans un entretien à un média local, Eduardo de Castro avait affirmé ne pas faire confiance au gouvernement marocain qui, avait-il assuré, «essaie déjà de cacher ce qui s’est passé». «Sans autopsies, avec des enterrements précipités sans identification des défunts, le Maroc essaie d’effacer les preuves car, de cette façon, aucune accusation ne pourra être retenue», avait-il dit.
Sollicité pour connaître son opinion sur le traitement judiciaire de l’affaire par la justice espagnole, le maire de Melilla avait estimé qu’«il est difficile que l’enquête aboutisse», en ajoutant qu’il «doute fort que le Maroc coopérera». «En Espagne, nous vivons dans un Etat de droit et il y a du respect pour la loi, mais j’insiste, le Maroc n’est pas une démocratie, le Maroc est une autocratie et cela fonctionne différemment», avait-il asséné.
Commentant les déclarations du président du gouvernement espagnol, selon lesquelles l’incident aurait été «bien traité» par la gendarmerie marocaine, Eduardo de Castro avait répondu que Pedro Sanchez est «esclave de ses mots». «Je pense que le président a fait l’éloge des agents marocains parce qu’ils n’avaient jamais coopéré de cette façon», avait-il dit.
La campagne visant l’Algérie au sujet d’un prétendu mauvais traitement que subiraient les migrants subsahariens ne date pas d’aujourd’hui. Elle est ravivée cycliquement par les mêmes relais médiatiques pro-marocains et hostiles à l’Algérie. Des sources informées ont indiqué à Algeriepatriotique que ces campagnes menées tambour battant contre l’Algérie sur la question des migrants subsahariens est pilotée par les relais sionistes en France. Ces milieux hostiles à notre pays et qui, par ailleurs, appuient le Maroc dans sa politique colonialiste, avaient choisi de mettre le paquet dans leur offensive sous l’angle des «crimes contre les migrants commis par l’Algérie». Deux personnalités marocaines proches du palais étaient chargées de conduire cette campagne : Ahmed Charai, patron de presse à la solde du Makhzen, et Omar Hilale, à partir du siège des Nations unies à New York.
N. D.
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