Shomsky mène une campagne mondiale contre «l’impérialisme vert» du Maroc
Par Nabil D. – Noam Shomsky a réuni autour de lui un large panel de personnalités politiques et intellectuelles mondiales pour appeler à la libération du Sahara Occidental et dénoncer le régime du Makhzen. Le linguiste de renommée mondiale et néanmoins militant antisioniste américain a lancé une pétition intitulée «Le Sahara Occidental sera libéré» et exigeant la décolonisation «immédiate» du Sahara Occidental, «la dernière colonie d’Afrique».
«Au XXe siècle, les peuples et les nations autour du continent africain se sont levés pour se libérer du colonialisme. Une exception demeure : le Sahara Occidental. Aujourd’hui, les forces progressistes du monde entier s’unissent pour demander sa libération», lit-on dans la pétition signée par un grand nombre de grands noms de tous les continents. «Le Sahara Occidental est la dernière colonie d’Afrique. C’est un peuple déplacé, avec la moitié des Sahraoui·e·s qui ont été forcé·e·s de quitter leurs maisons pour vivre dans des camps de réfugié·e·s. C’est une nation divisée, avec un mur de 2 700 km et sept millions de mines terrestres qui séparent les communautés et les familles le long de la frontière entre le Sahara Occidental et l’Algérie. C’est une communauté terrorisée, les forces d’occupation marocaines usant de tactiques extrêmes – dont la disparition forcée, le viol et la torture – pour maintenir leur contrôle sur le territoire», dénoncent les signataires.
Le Sahara Occidental «est une frontière de l’impérialisme vert, le Maroc utilisant des infrastructures d’énergie renouvelable construites à l’étranger au Sahara Occidental pour rendre son occupation plus écologique. Et c’est une histoire effacée, avec des nations refusant de reconnaître les droits, inscrits dans la Charte des Nations unies, du peuple sahraoui à l’autodétermination», s’indignent les auteurs du texte, pour lesquels «le temps est venu de libérer le Sahara Occidental». Rappelant la Déclaration historique sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, adoptée en 1960 par 89 Etats à l’Assemblée générale des Nations unies, ils réclament «la fin de l’exploitation étrangère». «L’exploitation des terres et des ressources du Sahara Occidental par des sociétés étrangères en soutien à l’occupation marocaine doit cesser immédiatement», s’insurgent-ils
La pétition exige également le «retrait des troupes marocaines», en soulignant que «l’occupation illégale du Maroc et son régime brutal de meurtres, de disparitions et de torture doivent cesser, ouvrant la voie à la réunification du peuple sahraoui dans des conditions de paix et de dignité». Elle demande instamment la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique. «Le Front Polisario doit être reconnu comme le représentant légitime du peuple sahraoui sur le territoire de la République arabe sahraouie démocratique occupée», précisent les signataires, en indiquant que le préambule de la Déclaration des Nations unies de 1960 «nous rappelle une loi fondamentale de l’histoire», à savoir que «le processus de libération est irrésistible et irréversible».
«Celles et ceux qui s’opposent à l’autodétermination d’un peuple ne cherchent rien de moins qu’à arrêter le cours du temps en verrouillant l’histoire dans un régime de fragilité, de violence et d’exploitation», insistent ces forces progressistes de toute la planète qui se placent aux côtés du peuple sahraoui, en estimant que tant que ce dernier reste sous occupation étrangère, le processus de décolonisation en Afrique «reste incomplet».
La pétition a été signée par des parlementaires, des syndicalistes, des politiciens, des militants et des universitaires canadiens, grecs, philippins, suédois, autrichiens, portugais, irlandais, espagnols, britanniques, pakistanais, turcs, chiliens, bangladais, brésiliens, vénézuéliens, italiens, colombiens, hollandais, suisses, lituaniens, nigérians, uruguayens, croates, indiens, palestiniens et allemands.
N. D.
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