Une attaque d’une extrême violence du régime marocain contre l’Algérie à l’ONU
Par Karim B. – Le Premier ministre marocain a été chargé de lire le discours du roi devant l’Assemblée générale de l’ONU, ce mercredi. Mélange de menaces et de mensonges pimentés aux épithètes aussi excessives que décentrées, la place du texte lu par Aziz Akhannouch est dans une corbeille, daube-t-on à Alger, mais aussi chez l’opposition marocaine qui en a relevé les absurdes contradictions. C’est ainsi que le porte-voix de Mohammed VI a évoqué l’incontournable dossier sahraoui en appelant à la fois à une solution «consensuelle», acceptée par toutes les parties, et à l’exécution du plan d’autonomie rejeté par les Sahraouis mais que Rabat cherche vainement à imposer comme «unique voie» à même d’en finir avec cet interminable contentieux.
Le discours lu par le représentant du Makhzen a été particulièrement violent à l’égard de l’Algérie, contredisant ceux du roi et confirmant la duplicité du régime de Rabat. Dans le même temps, et usant de la mauvaise finesse habituelle, les Marocains ont brossé dans le sens du poil, en criant leur «soutien plein et entier au secrétaire général de l’ONU et à son envoyé personnel», mais dans un but bien précis : relancer la série de tables rondes «sous la même forme et avec les mêmes participants pour arriver à une solution politique réaliste et permanente, conforme aux décisions du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la dernière résolution 2602».
Le Makhzen considère la participation de l’Algérie «avec sérieux et bonne foi» dans la série de tables rondes comme étant «consubstantielle à sa responsabilité immuable dans la création et l’exploitation de ce conflit [qu’elle a] provoqué». «C’est la condition sine qua non pour aboutir à un règlement politique définitif de cette question», a martelé Aziz Akhannouch qui s’est, ensuite, adonné à une virulente diatribe contre l’Algérie qui, a-t-il ergoté, «délégué sa responsabilité sur une partie de son territoire [Tindouf, ndlr] à des milices séparatistes armées et dont les relations avec des réseaux terroristes dangereux dans la région du Sahel sont avérées», avant d’appeler «encore une fois la communauté internationale à forcer l’Algérie à se soumettre aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU […] pour permettre au Haut-Commissariat aux réfugiés de recenser la population séquestrée dans les camps de Tindouf» (sic).
La réponse aux arguties du Makhzen est antérieure à celles-ci, puisque l’Algérie a décidé de boycotter les tables rondes auxquelles le régime de Rabat s’accroche désespérément, en raison de leur «instrumentalisation malhonnête» par celui-ci. C’est ce qu’avait expliqué, dès octobre 2021, l’envoyé spécial pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental, qui avait indiqué que l’Algérie ne participerait plus à ce format «loin de constituer la solution idéale» et, au contraire, «devenu contreproductif» depuis que le Maroc cherche à s’en servir pour «tenter de manière irresponsable d’escamoter le caractère de décolonisation de la question du Sahara Occidental au profit d’un prétendu conflit régional et artificiel dont l’Algérie serait partie prenante».
Bien que ces tables rondes aient été rejetées, Rabat revient à la charge devant l’Assemblée générale des Nations unies, croyant ingénument pouvoir exercer quelque pression, alors que la décision est «irréversible», a tranché l’Algérie, par la voix d’Amar Belani.
K. B.
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