McClain retire l’appel hostile à l’Algérie : les non-dits d’une énième provocation
Par Mohamed K. – Tout d’abord, il y a lieu de noter que dans la correspondance adressée à l’actuel secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, les vingt-cinq membres de la Chambre des représentants, réputés proches de l’American Israël Public Affairs Committee (AIPAC), ont adopté un ton sévère pour lui faire des remontrances pour n’avoir pas pris des mesures coercitives contre l’Algérie, notamment par rapport aux récentes acquisitions d’armes de dernière génération auprès de la Russie.
Dans ce nouvel épisode de la guerre abstraite que mène le Maroc contre l’Algérie, une source algérienne nous révèle que «les nouveaux mercenaires proches du Makhzen et avec eux tous les lobbies à sa botte, à l’instar de l’élite de l’AIPAC, participent à la violente guerre des mots qui ne dit pas son nom contre l’Algérie, avec une propension à désigner notre pays tantôt comme l’Etat pro-russe, tantôt comme l’allié iranien dans la région ou encore comme le protecteur des groupes terroristes».
Ces lettres récurrentes, qui versent carrément dans la manipulation, veulent inculquer dans les esprits des opinions profanes l’image d’une Algérie «ennemie» et «assimilée» à la Russie, ce «méchant pays qui combat le monde libre et qui reste favorable au massacre des innocents ukrainiens». «Comme on le voit très clairement, ces axes de communication véhiculent des valeurs négatives et des contenus hostiles à l’Algérie et qui sont diffusés massivement, notamment en langue anglaise», indique notre source.
«Au-delà du fait que la lettre de ces élus américains, conduits par la néoconservatrice Lisa McClain, vient d’être retirée du site de cette dernière, sans aucune explication, il n’en demeure pas moins que le ton est limpide, du moins sur le plan de la forme, dont les auteurs de la note lient implicitement les demandes pressantes formulées à l’adresse d’Alger qui a refusé d’adhérer à la batterie de sanctions imposées contre Moscou, notamment en votant contre une résolution excluant la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU», poursuit notre source, ancien ambassadeur très au fait de ce genre de manœuvres qui visent notre pays de façon récurrente.
Parmi les signataires, on retrouve Lisa Mc Clain, Robert J. Wittman, Lance Gooden, Van Taylor, Buddy Carter, Marcy Kaptur, Joe Wilson, Jim Costa, Randy Weber, John Curtis, ainsi que plusieurs autres membres de la Chambre des représentants, actuellement en exercice, tous des militants de l’AIPAC, et qui continuent de faire de la sous-traitance au profit du régime de Rabat. Tous disent se réjouir du pacte trilatéral signé entre le Maroc, Israël et les Etats-Unis, de manière à «consolider les perspectives de paix au Moyen-Orient».
«Dans cette histoire, on note que le Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie et les sujets de discorde se sont multipliés, à commencer par le tracé des frontières, en passant par le FLAM, pour arriver à ces lettres cycliques concoctées par l’axe Rabat-Tel-Aviv», souligne encore notre source. «En raison de son incapacité à résoudre ses problèmes internes, le gouvernement marocain, tout en soutenant le régime sioniste, a une fois de plus fait appel à ses mercenaires pour presser Antony Blinken à commencer à appliquer immédiatement des sanctions importantes contre les membres du gouvernement algérien qui ont été impliqués dans l’achat d’armes russes», explique l’ancien diplomate.
Ce second courrier, qui fait suite à celui d’un autre sénateur lobbyiste du Makhzen, il y a quinze jours, dans lequel il lançait le même appel pressant à la mise au ban de l’Algérie, intervient, faut-il le relever, après les accusations proférées par le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, devant le même AIPAC. Selon notre source, ces lettres visent le maintien de la pression par l’entremise d’un axe dirigé contre l’Algérie.
Pour appuyer sa version, la même source s’est référée aux propos du chef de la diplomatie israélienne qui a dit «partager une certaine inquiétude quant au rôle de l’Etat algérien dans la région». «L’obsession anti-algérienne du Maroc qui puise dans un fonds de commerce périmé témoigne surtout de la difficulté du Makhzen à comprendre que ce genre de procédés reste évidemment sans impact, sachant que l’Algérie, conclut notre source, entretient des relations cordiales avec les Etats-Unis».
M. K.
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