Absence de Ben Salmane : une défection de taille au Sommet arabe d’Alger ?
Une contribution de Ferid Racim Chikhi – Le Sommet arabe d’Alger, qui se tient en ce 1er novembre 2022, sera-t-il celui du renouveau ou un échec qui ouvre la porte sur ce qui est déjà qualifié de troisième guerre mondiale ?
Les pays dits arabes, selon une segmentation plus religieuse qu’identitaire ou culturelle, tiennent un somment de leurs dirigeants à l’invitation de l’Algérie qui tient à commémorer le jour anniversaire du déclenchement de la révolution de Novembre 1954 qui, selon bien du monde, a eu le soutien desdits pays arabes. Ce sommet se veut celui de l’apaisement, du rapprochement, de la concertation et, bien entendu, du progrès pour une ère nouvelle.
Cependant, si l’on met de côté l’absence de Mohammed VI, celle de Ben Salmane n’était pas programmée.
En effet, samedi 22 octobre 2022, selon une dépêche laconique de l’Agence presse service (APS) qui reprend un communiqué de la présidence de la république, le président Tebboune a reçu un appel téléphonique de l’émir Mohammed Ben Salmane, prince héritier de l’Arabie Saoudite et président du Conseil des ministres du royaume d’Arabie Saoudite, lors duquel «il s’est excusé de ne pas pouvoir participer au Sommet arabe devant se tenir à Alger le 1er novembre, conformément aux recommandations des médecins qui lui déconseillent les voyages».
Il s’agit d’une première défection d’importance et majeure pour ce sommet qui se veut celui du renouveau et de la concertation. Si l’on convient que l’absence annoncée de Mohammed VI constitue une légère entorse que l’Algérie s’était préparée à gérer, même si des signes avant-coureurs prédisent qu’il sera présent sous condition, la non-venue du prince héritier d’Arabie Saoudite restera comme une pierre dans la chaussure de l’organisateur principal.
Les dossiers tant politiques comme celui de la Palestine, la Libye, la Syrie, l’Irak, etc. qu’économiques, en particulier, celui de l’Opep et des niveaux de production du pétrole et du gaz dont ont besoin les pays du Nord, ne prendront pas le dessus de ceux des relations des pays arabes avec le reste du monde, qu’ils soient ceux de l’Asie, de l’Europe ou encore de l’Amérique du Nord, sans omettre le nouveau partage du monde qui se dessine avec les pays émergents. La place la Chine et de l’Inde tant en Afrique qu’en Amérique latine devait certainement faire partie des points incontournable de l’agenda retenu par les organisateurs.
Il ne faut pas oublier la guerre menée par les atlantistes en Ukraine et contre la Russie ; ses effets sur une Europe «refroidie» par une réduction drastique de ses importations en gaz et en pétrole ne prédisent rien de bon pour les populations, que ce soit du point de vue de l’énergie, c’est-à-dire du simple chauffage ou tout simplement des activités professionnelles avec les grèves qui se dessinent à l’horizon. Par conséquent, l’Europe (et les autres continents ne sont pas exempts) devra se préparer à des tensions sociales comme elle n’en a pas vu depuis des décennies.
Pour l’heure restons optimistes pour que ce sommet aboutisse à des actions qui aideront non seulement les pays «arabes» à plus de progrès et de modernité mais aussi le reste du monde à plus de paix et de sérénité.
F. R. C.
Analyse sénior German
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