Psst, faites passer le mot en Algérie… et en français !
Par Gilbert Doctorow – La semaine dernière, j’ai reçu quelques courriels de visiteurs réguliers de mon site web me demandant pourquoi certains de mes articles sont désormais publiés en allemand en plus des textes originaux en anglais. Permettez-moi d’expliquer ce que me dit ma lecture quotidienne des statistiques de fréquentation : quoi que l’on puisse dire du bilinguisme ou des talents linguistiques des personnes bien éduquées, les gens sont néanmoins plus attirés par la littérature dans leur langue maternelle et ont tendance à ignorer tout le reste.
A quelques exceptions près, chaque jour, les pays en tête de classement en termes de vues de mes articles sont tous des pays anglophones. Tous les autres pays pèsent dans la balance avec moins d’un dixième des chiffres des cinq ou six pays en tête. C’est pourquoi, un jour donné, un petit pays comme la Nouvelle-Zélande peut avoir plus de lecteurs de mes textes que l’Allemagne ou la France. Dans les cas exceptionnels où un pays comme l’Allemagne, l’Italie ou le Japon se retrouve en tête de liste, c’est lorsqu’un portail de ces pays a rediffusé mon article dans sa propre langue.
C’est pourquoi, lorsqu’un lecteur allemand s’est proposé de traduire mes articles en allemand pour contribuer personnellement à contrer l’autocensure et le conformisme absolu des médias allemands, je me suis empressé d’accepter son offre généreuse. Les résultats sont à la hauteur des espérances : mon lectorat allemand se multiplie. Mes textes allemands sont désormais repris par les principaux portails allemands d’information, dont Nachdenkseiten et Net News Express, qui comptent eux-mêmes plus de 200 000 abonnés. Etant donné le poids de l’Allemagne dans la politique européenne, la diffusion de nouvelles qui vont à l’encontre du courant dominant de propagande est potentiellement importante.
Pour ces mêmes raisons, lorsque le journaliste algérien Mohsen Abdelmoumen m’a proposé, il y a trois jours, de réaliser une interview sur la guerre en Ukraine et la politique européenne actuelle, qui serait publiée en français et en anglais, je me suis empressé d’accepter. Le résultat est le suivant : Interview – Dr Doctorow : «L’Occident est dirigé par des corrompus lâches !» ; http://mohsenabdelmoumen.over-blog.com/2022/10/gilbert-doctorow-the-west-is-run-by-corrupt-cowards.html.
Le titre que Mohsen Abdelmoumen a donné à notre entretien vise à attirer l’attention, ce qui est une bonne chose. Le contenu est plus nuancé et réfléchi. Je m’empresse d’ajouter que M. Abdelmoumen n’a pas changé un mot de mes réponses, même lorsque j’ai contesté les hypothèses de plusieurs de ses questions. Voilà un niveau de professionnalisme que vous ne trouverez pas souvent dans le mainstream, qui est régi par la règle du «toutes les nouvelles qui correspondent» à ses lignes éditoriales.
Suite à la publication de l’interview, j’ai été invité hier à participer à l’émission d’analyse de l’actualité «Crisis» de la chaîne El-Hayat TV en Algérie, diffusée en début de soirée à une heure de grande écoute.
Nous espérons que les interviews publiées et télévisées seront également reprises en France continentale et en Algérie. Mais le point le plus important est que les informations sur la guerre en Ukraine provenant des «présentateurs alternatifs», dont je fais partie, doivent être diffusées dans le monde entier dans autant de langues que possible par les portails et les diffuseurs locaux. Comme je l’ai écrit, l’escalade en cours dans cette guerre se dirige vers un Armageddon nucléaire dans lequel non seulement la Russie et les Etats-Unis seront réduits en cendres, mais la majeure partie de l’humanité sera emmenée pour un bref voyage vers l’extinction. Il est grand temps que des pays vastes et peuplés comme l’Algérie, l’Iran, la Chine et l’Inde interviennent et disent aux deux parties que la guerre entre la Russie et l’OTAN est l’affaire du monde entier et qu’elles doivent s’asseoir à la table des négociations afin d’établir un modus vivendi, de préférence selon les lignes suggérées par la Russie en décembre 2021, à savoir la création d’une nouvelle architecture de sécurité internationale totalement inclusive.
G. D.
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