Commémoration du 1er Novembre : une Révolution démocratique et populaire
Une contribution d’Abdallah Zekri (*) – Le 1er Novembre 1954 sonne le glas d’une longue nuit coloniale écrite en lettres de sang, de larmes et de drames. Le chemin de l’indépendance était la seule issue possible. Il a fallu l’arroser de torrents de sang qui ont charrié des haines encore tenaces.
Soixante-huit ans, jour pour jour, que retentissaient dans nos djebels, nos douars et nos mechetas les premières salves libératrices qui allaient abattre le colonialisme et mettre fin à une domination étrangère subie par notre peuple depuis plus de 132 ans.
Au moment où nous nous apprêtons à célébrer cet évènement d’une portée considérable, notre première pensée va spontanément à nos glorieux martyrs, à tous nos chouhada, au million et demi d’Algériens que notre peuple a généreusement sacrifiés pour arracher son indépendance, à tous ces fils et filles du peuple, blessés et mutilés, veuves et orphelins qui gardent dans leur chair et dans leur âme les traces indélébiles de l’impitoyable lutte supportée par nos masses populaires, à tous nos moudjahidine, moussebiline et fidayîn qui ont su, prenant le relais de glorieux combattants tombés au champ d’honneur, garder flamboyante et vivace la flamme de la Révolution et au FLN, ce Front de libération nationale, qui a su transcender les querelles de l’époque, appréhender le sens véritable des aspirations populaires et d’engager l’action pour la renaissance de la nation algérienne.
Le 1er novembre 1954, le FLN proclamait le déclenchement de la lutte pour la libération nationale, en même temps que sa propre constitution. De 1954 à 1962, le FLN demeure indissolublement et irréversiblement lié à notre Révolution dont il symbolisait le dynamisme et la détermination.
Le 1er novembre 1954 accentue le déclenchement de la phase décisive d’une lutte de libération que notre peuple n’a jamais cessé de mener depuis l’occupation coloniale en 1830. Cela est un aspect fondamental de notre histoire qu’il importe de ne jamais perdre de vue. D’autant plus important que le colonialisme a tout fait pour détruire notre patrimoine historique.
Pendant près d’un siècle et demi, les pays colonisateurs ont tenté de nier l’existence de la nation algérienne pour mieux perpétuer leur domination sur nos ancêtres ; pourtant, celle-ci est claire et limpide.
L’Etat algérien existait bien avant 1830 et s’est battu sans cesse contre les colons, sans jamais se laisser aliéner par le phénomène colonial. Cette opposition a toujours été active au sein du peuple et elle s’exprimait par des luttes armées contre les troupes coloniales.
Parmi les plus célèbres de ces insurrections, on citera celles dirigées par l’Emir Abdelkader, Mohamed Ben Abdallah, Boumaza, Mohamed El-Hadj Mokrani, Boumezrag et bien d’autres chefs guerriers algériens.
Il est absolument remarquable, voire exceptionnel, qu’un peuple qui a subi une domination étrangère aussi longue, une colonisation de peuplement aussi systématique et une politique de déculturation aussi intense, ait survécu, ait gardé intacte sa personnalité profonde. Cette constatation nous permet d’affirmer que les normes de conduite de notre peuple sont d’une qualité certaine.
Mais les normes ne valent que dans la mesure où on les applique. C’est avant tout à la fidélité de nos valeurs séculaires que nous devons d’avoir préservé notre authenticité. C’est en demeurant dans cette voie que nous préservons celle-ci dans l’avenir.
Le CRAF, en ce 68e anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale, s’incline devant la mémoire de nos martyrs et appelle l’ensemble des Algériens et Algériennes à célébrer cette date historique du peuple algérien en lutte pour la liberté, l’indépendance et le progrès.
Gloire à nos martyrs, vive l’Algérie.
A. Z.
Conseil représentatif des Algériens de France (CRAF)
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