Pourquoi l’Ukrainien Zelensky fait sortir de ses gonds le président américain ?
Une contribution d’Ali Akika – Cette info fuitée de la Maison-Blanche a été relayée par les grands journaux américains. Le président américain a de quoi être colère quand il voit et entend un Zelensky prendre des décisions politiques embarrassantes pour les Etats-Unis. En effet, le président ukrainien a signé un décret où il est interdit à quiconque de négocier avec Poutine, président de la Russie. En clair, il veut qu’on détruise le régime russe. Décision infantile de quelqu’un qui a perdu quelque 20% de son territoire et qui pense les récupérer par la «magie» de sa volonté à laquelle personne ne peut résister. En vérité, l’homme a habitué le monde à le voir clamer inlassablement des victoires tout en suppléant le même monde à lui venir en aide pour le sortir des dangers qui le guettent. Il s’est même trouvé, un ex-ministre ukrainien déblatérant sur une télé étrangère et affirmant sans rougir que «non seulement nous allons récupérer tous les territoires perdus mais nous irons jusqu’à Moscou».
Rien que ça ! On comprend pourquoi Joe Biden est entré en transe quand Zelensky l’énerva, en répétant qu’il ne négocierait jamais avec Poutine. Le même Zelensky se prend pour le maître de cérémonie du prochain G20 qui se réunit en Indonésie, et pérore à qui veut l’entendre qu’il n’ira pas au G20 si jamais Poutine serait de la «fête». Il ignore que le monde entier retient son souffle pour ne pas s’étrangler de rire tant l’ancien amuseur de télé ne fait plus rire personne…
Mais revenons aux Américains qui se demandent à qui ils ont affaire devant tant d’attitudes puériles. Ils doivent penser que ce monsieur n’a pas le respect de la reconnaissance des pays qui lui viennent en aide. La posture de Zelensky est d’autant insupportable que le président Biden se rend compte que la prolongation de la guerre va constituer un boulet pour le reste de son mandat à la tête des Etats-Unis. Le nouveau Congrès qui va sortir des urnes risque de lui rappeler que l’aide énorme au profit de l’Ukraine se fait au détriment du niveau de vie des Américains. Car la guerre en Ukraine a ouvert une boîte de Pandore d’où sortent les problèmes de l’Europe malmenée par le retour du bâton des sanctions, une Chine qui avertit de ne pas la chatouiller avec Taïwan et une Corée du Nord qui donne avec ses missiles des sueurs à la Corée du Sud et au Japon. Il est donc loin le temps où Lloyd Austin, chef du Pentagone, promettait d’affaiblir la Russie et lui faire perdre l’envie d’embêter ses voisins.
Les Américains avaient cru que la conjugaison des sanctions et la chair à canon des Ukrainiens allaient mettre à genoux la Russie. Celle-ci est toujours debout, et la Chine qui a compris qu’elle serait leur prochain objectif achète le pétrole et gaz russes et son commerce a augmenté de 33% entre les deux pays. Les Etats-Unis voulaient étrangler la Russie et c’est l’Europe qui paie la note avec une inflation galopante, des usines qui mettent la clé sous le paillasson et le froid qui va confiner la population chez elle faute de pouvoir s’adonner aux sorties du week-end. Le tableau de la situation se résume ainsi au président américain : la Russie avec ses armes nucléaires et ses fusées qui vont aussi vite que la lumière ne risque pas d’être envahie ni capituler.
En revanche, il y a de l’eau dans le gaz entre Européens, et la visite de l’Allemand Scholz en Chine annonce des nuages dans le ciel européen où ça tiraille dur, chaque pays voulant défendre ses intérêts. Pour l’Allemagne, il n’est pas question de perdre le marché chinois qui, à titre d’exemple, vend plus de Mercédès à la Chine qu’à toute l’Europe réunie. Ah la Chine, à la fois partenaire économique et adversaire qu’il faut neutraliser. Elle fait avaler les médiocres analyses des «experts» qui pensaient que ce pays va privilégier l’économique au détriment du politique, c’est-à-dire l’unification de la Chine continentale et la Chine insulaire de Taïwan. Il est vrai que ces «experts» ignorent que le politique commande à l’économique, qui est le fondement de la philosophie de l’Histoire, loin très loin des bavardages des écoles «modernes» de science politique. Face aux problèmes sortis de la boîte de Pandore, que pèse Zelensky et son mantra obsessionnel de ne point négocier avec Poutine ? Rien, pas un kopek et encore moins un dollar.
Mais pour comprendre la posture «originale» d’un Zelensky qui patauge dans son pays soumis à des rapports de force alimentés par de grandes puissances, il est utile de passer par la construction de son image par les médias. Homme politique désertant la planète spectacle, devenu de nos jours «chef de guerre», «icône» de la trempe de Churchill aux yeux d’une faune qui grenouille dans les milieux de la communication, milieux qui s’abreuvent aux sources des seigneurs de la désinformation des services des renseignements étrangers (1).
Ces services ont facilement séduit des gugusses de cette secte pour les transformer en petits soldats luttant pour des «valeurs supérieures» de l’Humanité. Cette adhésion aux dites valeurs se retrouve dans les nombreux lapsus des membres de cette secte qui citent dans leurs bla-blas l’URSS au lieu de Russie. Leur adhésion contre cet ennemi d’hier et celui d’aujourd’hui est donc le même depuis Napoléon et ensuite celui de la guerre de Crimée au milieu du XIXe siècle. La présence à l’antenne des médias H24 d’Ukrainiens et Ukrainiennes qui bassinent l’opinion avec la philosophie du Bien contre le Mal, de la civilisation contre la barbarie nous renvoie l’écho de cette Europe qui se coalisa pour avaler une partie de l’Empire de la grande Catherine de Russie qui construisit la romantique Odessa.
Ainsi, du haut du piédestal où trône ladite civilisation, on nous assomme d’une idée réductrice selon laquelle la guerre en Ukraine est une bataille des idées qui vont triompher du camp d’en face. Et dans la lancée de cette course de la philosophie de pacotille, on nous apprend que la guerre est une confrontation de volonté et celle-ci est du côté de Zelensky, «le grand Alexandre» des temps modernes. Ceux qui flirtent un peu avec la philosophie savent que les idées deviennent une force matérielle à condition qu’elles conquièrent les consciences, lesquelles offrent leur asile aux seules idées qui aident à transformer leur vie et le monde. Quant à la guerre confrontation des volontés des ennemis, Clausewitz doit se retourner dans sa tombe car, pour lui, «la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens».
Clausewitz, ce Prussien qui a fait la guerre contre Napoléon a choisi plutôt Aristote pour qui la politique est l’art suprême. Non pas que Kant, Prussien lui aussi, est plus «petit» qu’Aristote mais simplement que les stratèges qui squattent les médias se servent de Kant qui bataillait sur un autre champ philosophique (2). Cette secte de la désinformation débite des phrases gorgées de contradictions qui sont autant de mines qui font exploser leur raisonnement et révèlent ainsi leurs grossiers mensonges. Ainsi, les répliques de l’armée russe qui font beaucoup de mal à l’adversaire sont, pour eux, le produit de la déroute sur le terrain de cette armée. Et cette opinion se retrouve chez le ou la stagiaire journaliste jusqu’aux plus gradés des généraux. A l’inverse, un attentat d’un pont relève de l’extraordinaire alors qu’il est le signe très souvent d’une faiblesse d’un Etat pris à la gorge qui a besoin de faire du bruit, arme de la fameuse guerre des images.
Je terminerai sur les exploits de cette secte qui plagie au mot près la propagande des services secrets de l’armée ukrainienne. On se rappelle que celle-ci avait lancé une offensive fin août au même moment qu’une autre offensive dans le nord-est. Nos experts expliquèrent que l’offensive de Kherson était un leurre pour soutenir celle du nord-est. Avec le temps, il s’avère que c’est le contraire. Les Ukrainiens espéraient que les Russes dégarnissent le front de Kherson pour secourir le nord-est qui leur permettrait de s’ouvrir facilement la route vers la Crimée. L’armée russe ne tomba dans le piège. L’armée ukrainienne lança donc son offensive sur une plaine et fut à la merci de l’aviation russe et de l’artillerie, la reine des batailles. L’armée ukrainienne fut stoppée et perdit des milliers d’hommes, morts et blessés. Ce qui explique son installation dans quelques villages conquis à la frontière et ne bouge plus. Nos experts hier nous annonçaient chaque jour une nouvelle offensive. Aujourd’hui, ils reprennent à leur compte l’hypothèse des Ukrainiens qui affirment que les Russes leur préparent un piège. L’avenir nous le dira. Si c’est un piège des Russes, il faut féliciter les Ukrainiens de ne pas être tombés dans le traquenard russe. S’il ne livre pas bataille, c’est que les pertes de leur première offensive leur ont coûté très cher. Attendons pour voir nos experts se gratter la tête pour trouver une explication qui les éloigne du ridicule.
A. A.
1- Nos experts ont oublié que la désinformation était la branche des seigneurs du KGB. Ce n’est donc leurs leçons de la communication «moderne» qui vont qui font faire gagner la guerre, ni manipuler et faire changer l’opinion des Russes qui sont très bien renseignés, si on se réfère aux réseaux sociaux.
2- La lecture du concept de volonté par «nos» stratèges est dépouillée de la réalité matérielle des choses en privilégiant la subjectivité. Cette lecture est de même nature que celle qui donne la primauté à l’individu sur le collectif. Formatés par la doxa, cet appareil idéologique qui castre la société régnant en maître en Occident, ils ignorent que la philosophie a fait des progrès et propose de nos jours un lien conceptuel entre les concepts objectif et subjectif, appelé dialectique.
Comment (20)