Un média américain intrigué : «Pourquoi cette agitation autour de l’Algérie ?»
Par Nabil D. – Un média américain spécialisé dans le pétrole s’est demandé pourquoi des membres de la Chambre des représentants américains, conduits par les néoconservateurs Marco Rubio et Lisa McCain, se sont acharnés contre l’Algérie, en exhortant le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, à appliquer des sanctions en raison des contrats d’armements qui la lient avec la Russie. Oil Price explique, par ailleurs, dans un article paru ce samedi, pourquoi «Washington a besoin d’une approche plus conviviale pour ce grand producteur de gaz», estimant qu’«il n’est pas dans l’intérêt des Etats-Unis de sanctionner un acteur aussi important comme l’Algérie en ce moment».
«L’Algérie a tracé une voie indépendante, ne se mêle pas des affaires intérieures de pays tiers et entretient des liens étroits avec la Russie et la Chine. Elle critique sévèrement Israël, s’est opposée à l’invasion américaine de l’Irak en 2003 et à l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011, a dénoncé les accords d’Abraham qui reconnaissaient la revendication du Maroc voisin sur le Sahara Occidental et entretient des relations avec le gouvernement d’Al-Assad en Syrie», écrit Oil Price, en faisant remarquer que notre pays a la puissance économique suffisante pour se permettre une telle approche souverainiste. «Selon le Congrès des Etats-Unis, l’Algérie possède les troisièmes plus grandes réserves de gaz de schiste récupérables», indique le site, en précisant qu’elle est la quatrième économie d’Afrique avec un PIB de 167,98 milliards de dollars en 2021 et que les revenus pétroliers et gaziers ont augmenté de 70% au premier semestre 2022.
Oil Price s’interroge sur les desseins inavoués d’une telle agitation autour de l’Algérie et estime que «Washington est incapable de croire qu’une nation puisse préférer s’occuper d’abord de ses propres intérêts et voit toute réticence à se placer sous l’emprise de l’Amérique comme se rangeant du côté de l’ennemi du jour». Le média se pose alors cette question : «Pour qui travaillent les membres du Congrès américain ?» et suspecte une collusion des signataires de la motion adressée à Blinken avec les fabricants d’armes américains aux fins de «capter les ventes algériennes». «Un vœu pieux», commente Oil Price, qui fait constater que les relations de l’Algérie avec Moscou sont historiques et que les dirigeants algériens connaissent le caractère versatile des Etats-Unis qui n’hésitent pas à se retourner contre leurs propres alliés. Le cas de l’Arabie Saoudite et de l’Egypte en est une illustration majeure.
«Espérons que le bon sens prévaudra et que Washington ne s’aliénera pas un pays avec lequel l’Union européenne cherche un partenariat stratégique à long terme pour le gaz naturel et l’électricité», met en garde le média américain spécialisé dans le secteur de l’énergie, en relevant que «l’échec des interventions américaines dans la région sera un cri de ralliement pour les Algériens et les Arabes qui ont vu leurs conséquences désastreuses».
De de fait, le média conseille l’establishment américain d’entretenir des relations «cordiales» et «mutuellement respectueuses» avec le partenaire algérien.
N. D.
Comment (27)