Guerre sanitaire contre le Covid ou guerre de classe contre le peuple chinois ?
Une contribution de Khider Mesloub – Depuis le début de l’année, sous couvert de protection de la population décrétée au nom de la lutte contre le Covid, des centaines de millions de Chinois sont condamnés au confinement pénitentiaire, soumis au contrôle social et électronique, à la répression policière.
Au vrai, la politique de confinement est l’ultime tentative désespérée d’un régime capitaliste maoïste économiquement aux abois pour pérenniser sa domination, préserver sa dictature. Le confinement constitue une véritable arme de destruction massive psychologique censée anéantir le virus de la contestation populaire massivement répandu ces dernières années en Chine, notamment à Hongkong. Dans une conjoncture marquée par l’effondrement économique, les faillites d’entreprises, l’explosion du chômage, le confinement a pour dessein de conjurer l’inéluctable réactivation des soulèvements sociaux.
En vérité, sous prétexte de guerre virologique, la classe dominante chinoise mène une guerre de classe aux travailleurs et à la population, condamnés à subir une politique de terreur sanitaro-sécuritaire épouvantable. Dans ce contexte de débâcle économique, le véritable ennemi du pouvoir chinois n’est pas le Covid, cet agent pathogène invisible dépourvu d’armée, comme le prétendent les oligarques maoïstes, mais la population laborieuse, agent homogène historique sécrété par la lutte des classes, devenue ces dernières années menaçante, frondeuse, combative. Les dirigeants maoïstes redoutent le puissant prolétariat chinois en pleine maturation politique.
Comme je l’avais écrit (je fus le seul à démasquer le stratagème du pouvoir chinois qui, sous couvert de Covid, soumet la population à une dictature sanitaro-policière effroyable) dans mon article «Comment la Chine se prépare à la guerre bactériologique sous couvert de Covid», paru dans Algeriepatriotique le 15 mai 2022 : «Une chose est sûre, le confinement à Shanghai (comme dans les autres villes) n’a aucun fondement médical, sanitaire et scientifique. Il répond à un agenda politique, sécuritaire et militaire. Derrière le zéro Covid se dissimule le zéro dissidence politique, le 100% soumission.» (…). «En prévision du chamboulement du commerce international marqué par l’écroulement des échanges mondiaux provoqué par l’accentuation de la crise et l’exacerbation des tensions militaires internationales, l’Empire du Milieu semble anticiper la désintégration de son économie, le découplage avec l’économie occidentale (son principal supermarché en voie de décrochage), par la réduction délibérée de la production, le réajustement de la consommation à la nouvelle conjoncture économique anémique. L’oligarchie chinoise compte assurée cette transition économique récessive en douceur par le contrôle étatique et despotique de la situation politique et sociale de la société. Elle ne compte pas subir la crise économique mondiale, mais l’apprivoiser. Et surtout domestiquer les prolétaires chinois par un asservissement encore plus tyrannique et sadique. Par un contrôle social totalitaire. Une surveillance électronique militarisée». (…). «Ainsi, pour lutter contre un virus grippal, l’Etat chinois décrète le confinement démentiel de la population, la mise à l’arrêt de l’économie. Au prix de l’affamement et de la destruction psychologique d’une partie des habitants. En effet, les habitants de Shanghai sont affamés, précipités dans la détresse psychologique et le suicide. Enfermés de force dans des camps surnommés centres de quarantaine aux conditions d’hygiène déplorables, voire périlleuses. Par ailleurs, de nombreuses entrées d’immeubles ont été scellées, suscitant exaspération et protestations des habitants. Effectivement, pour contrôler totalement les habitants confinés de Shanghai, par des méthodes d’une perversion sadique criminelle, le régime chinois a érigé des barrières hautes de près de deux mètres autour de certains immeubles ou à l’entrée de certaines artères pour empêcher les résidents de quitter leur logement ou leur rue.» (…). «A Pékin, récemment, en pleine nuit, le régime maoïste chinois a procédé à une rafle de plusieurs milliers d’habitants pour être déportés dans des camps de relégation, appelés centres de quarantaine, sous le prétexte de découverte de 26 cas de Covid-19. En effet, bien que testés négatifs (ce qui démontre la dimension sécuritaire et non sanitaire de cette opération de déportation militaro-médicale), sous la menace de représailles en cas de résistance, des milliers d’habitants de Pékin ont été envoyés de force en quarantaine en pleine nuit. Veuillez coopérer, sinon vous subirez les conséquences légales, pouvait-on lire dans une annonce des autorités sanitaires. Des habitants de la capitale craignent de subir les mêmes méthodes terrorisantes de restrictions et de confinement appliquées à Shanghai.»
Ainsi, pour pérenniser leur système en phase dégénérative, aux poumons productifs asphyxiés, menacé d’apoplexie, les dirigeants chinois, sous couvert de lutte contre le Covid, se protègent par la séquestration de leurs populations soumises à un enfermement totalitaire dans leur lieu d’habitation placé sous contrôle social et quadrillage policier, préludes à la militarisation de la société, qu’aucun tyran psychopathique n’aurait imaginé.
Les dirigeants chinois, en guerre prophylactique, dans une stratégie contre-insurrectionnelle, misent sur la politique de confinement de leurs populations pour endiguer leur virale propension à la révolte, particulièrement enflammée ces dernières années. De surcroît appelée inéluctablement à se propager dans ce contexte actuel d’effondrement économique, d’expansion pandémique du chômage (il y a aujourd’hui 20% de chômage chez les 16-24 ans, ce qui est un record dans l’histoire récente de la Chine, ce qui pousse à la mobilisation), d’augmentation dramatique de la paupérisation et de promulgations effrénées de lois antisociales et anti-ouvrières.
Le véritable enjeu des oligarques chinois, engagés dans une ultime guerre de classe menée contre leurs populations laborieuses frondeuses, est la pérennisation de leur système capitaliste en crise. Le confinement, ou plutôt le Covid (comme naguère le terrorisme en Occident), est l’arme opportune idéale pour impulser la militarisation de la société, instaurer une économie de guerre, dans un contexte international par ailleurs marqué par des conflits armés.
Une chose est sûre : pour la classe dominante chinoise en proie à une crise économique historique, l’ennemi n’est pas le Covid, cet opportun allié, mais le peuple, cet importun ennemi intérieur depuis quelques années très turbulent, menaçant, tenté par l’insurrection, ce virus social plus dangereux que le Covid.
En période de fin de règne des classes dirigeantes, comme le vit actuellement la bourgeoisie mondiale en proie à l’effondrement de son système économique, la terreur est un adjuvant indispensable pour perpétuer leur domination vacillante. Et l’instrumentalisation de la pandémie à des fins de contrôle social et de renforcement de la dictature étatique ordinaire, après avoir été abondamment et massivement orchestrée dans l’ensemble des pays, se poursuit tragiquement encore en Chine.
Mais, aujourd’hui, passée l’obscure phase de sidération propice à la prostration et à la prosternation, à la lumière de nouvelles informations éclairantes (ironie de l’histoire la Coupe du monde au Qatar aura permis au peuple chinois séquestré de s’apercevoir que des supporters du monde entier se réunissent sans masque dans des stades bondés : cette image lui aura fait prendre conscience que son pays n’était pas un modèle sanitaire mais une anomalie sécuritaire), le temps de la réflexion pour comprendre ce phénomène de la gouvernance par la terreur permettant au pouvoir maoïste de renforcer sa dictature ordinaire sous prétexte de lutte contre le Covid, se fait jour parmi la population laborieuse chinoise en quête de vérité, de liberté. Réflexion suivie actuellement de la contestation du régime communiste maoïste voué désormais aux gémonies.
In fine, le brusque déconfinement de la révolte contagieuse peut se révéler plus périlleux pour le régime maoïste que le fictif Covid agité machiavéliquement comme un épouvantail pour effrayer et tyranniser le peuple. Nous en avons les prémices depuis quelques jours. En témoignent les manifestations de protestation contre les restrictions sanitaires organisées dans plusieurs villes et campus universitaires depuis dimanche dernier. Comme le rapportent plusieurs médias, une foule de manifestants a commencé à exprimer sa colère, notamment à Pékin, Shanghai et Wuhan (on observe également des soulèvements ouvriers à Canton et à Shanghai). Parmi les slogans scandés par les manifestants, on pouvait entendre : «Pas de tests Covid, on a faim !», «Xi Jinping, démissionne ! PCC (Parti communiste chinois), retire-toi !», «Non aux confinements, nous voulons la liberté».
K. M.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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