Valerian Shuvaev : «L’adhésion de l’Algérie aux BRICS est encore à l’étude»
Par Houari A. – «L’introduction par l’Algérie d’une demande d’adhésion aux BRICS est une affaire de longue haleine. Il n’est un secret pour personne que celle-ci s’est faite à travers une lettre que le président Abdelmadjid Tebboune a adressée à son homologue russe, Vladimir Poutine. Nous ne voyons aucun problème en ce qui concerne la demande algérienne, cependant, il y a d’autres Etats membres au sein des BRICS et ils doivent s’entendre sur des cadres procéduriers, administratifs et juridiques avant d’intégrer de nouveaux membres dans ce groupe et les consultations à ce sujet sont en cours.» C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, dans un entretien au quotidien arabophone Echorouk.
Valerian Shuvaev a, par ailleurs, affirmé que les relations entre l’Algérie et la Russie ont atteint un point tel, ces derniers temps, qu’il est possible d’affirmer que «nous avons réalisé un partenariat stratégique», estimant que la visite que le président Tebboune s’apprête à effectuer à Moscou «est un repère extrêmement important dans l’histoire de nos deux pays». Interrogé sur l’insuffisance des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie, l’ambassadeur a indiqué qu’on ne pouvait pas dire que ceux-ci soient «faibles». «Il y a toutefois des questions sur lesquelles nous devons travailler évidemment», a-t-il relativisé. «Nos amis algériens et nous-mêmes sommes conscients que les relations commerciales et économiques algéro-russes possèdent des opportunités que nous devons exploiter pour le bien de notre coopération, aussi est-il nécessaire de trouver de nouvelles formes de partenariat en établissant des relations directes entre les entreprises algériennes et russes et nous nous y employons déjà», a expliqué le diplomate russe, en ajoutant que «de grandes entreprises comme Gazprom et de nombreuses autres ont déjà fait leur preuve [ici] en Algérie».
Tout en confirmant l’attachement de Moscou aux résolutions onusiennes s’agissant du conflit sahraoui, Valerian Shuvaev a expliqué que son pays était prêt à accepter toute solution, mais qu’il s’opposait à des propositions de pays occidentaux et des Etats-Unis visant à imposer un fait accompli en leur faveur. Au sujet de la guerre en Ukraine, l’ambassadeur de Russie à Alger a précisé que celle-ci a «au moins prouvé la nature nazie du régime de Kiev et son essence hostile à la Russie». «Le lancement de l’opération spéciale en Ukraine fut une décision impérative et difficile et nous œuvrons à finir les actions militaires le plus tôt possible», a-t-il souligné, en insistant sur le fait que l’armée russe «cherche à réduire au minimum les pertes dans les rangs des deux armées et parmi les civils». «Nous ne combattons pas le peuple ukrainien mais un régime ennemi de la Russie à Kiev», a-t-il conclu.
H. A.
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