Le chef du patronat italien : «L’Algérie nous a permis de limiter les dégâts !»
De Rome, Mourad Rouighi – L’Europe et l’Italie font face, depuis des mois à une crise économique aiguë des suites de la pandémie et du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Le rappeler nous est utile pour mieux encadrer une situation qui monopolise de plus en plus l’attention des principaux responsables italiens et européens. Dans cette optique, le président de la Confindustria, Carlo Bonomi, a animé, avant-hier, un point de presse auquel était convié nombre de médias internationaux, dont Algeriepatriotique, pour une sorte d’état des lieux à quelques semaines de la fin de 2022.
Sur le plan interne, Carlo Bonomi a saisi cette occasion pour critiquer ouvertement la loi de finances du gouvernement de Giorgia Meloni, la qualifiant de tentative de gagner du temps et de retarder des échéances que le patronat italien estime devenues incontournables. Il a ensuite évoqué le système d’aides de l’Union européenne dans le domaine énergétique, tout en précisant qu’elles doivent être cohérentes, proportionnelles et compatibles entre tous les pays d’Europe.
A l’international, le président de la Confindustria a voulu remercier l’Algérie, un partenaire économique de premier plan de l’Italie, pour le soutien apporté à son pays en matière d’approvisionnement en gaz, ce qui lui a permis de limiter les dégâts et pour avoir démontré par des actes concrets que le partenariat stratégique entre Alger et Rome fonctionne bel et bien et sera plus ambitieux encore à l’avenir, de par l’importance grandissante des échanges algéro-italiens.
Et de souligner qu’une bonne partie des programmes arrêtés par les deux gouvernements a déjà démarré et a trait au secteur des start-up dans les filières les plus diverses, tout en rappelant que lors de la visite de Mario Draghi à Alger, en juillet dernier, 15 protocoles d’accord ont été signés, dont 12 faisaient explicitement référence aux PME-PMI, les start-up, les investissements directs dans les énergies renouvelables, les grands ouvrages, les pêches et l’agriculture.
La signature de contrats importants tout récemment (le retour en force de FIAT) confirme la qualité de la relation économique algéro-italienne, a-t-il ajouté.
De même, Carlo Bonomi s’est dit convaincu que la filière agroalimentaire dans notre pays, que la partie algérienne compte développer avec des entreprises italiennes, «est tout à fait capable de relever un défi qui permettra de créer des synergies réelles entre nos deux systèmes productifs, mais aussi de créer des emplois pour les jeunes des deux pays». Et de souligner que tout a été entrepris pour que la présence économique italienne en Algérie – forte de 200 entreprises implantées sur place – se renforce dans les années à venir.
«Le potentiel est énorme et les deux pays ont un rôle très important à jouer en Méditerranée, une région qui, au gré des turbulences internationales, a su réaffirmer son statut de carrefour incontournable des chaînes d’approvisionnement global et suscite d’ores et déjà l’intérêt des grandes entreprises mondiales, qui ont su capter son potentiel et ses atouts», a-t-il conclu.
M. R.
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