José Bové accuse : «Le Marocain Aziz Akhannouch a acheté des eurodéputés»
Par Kamel M. – Mais où est donc ce Maroc idéal avec lequel hommes politiques et médias français nous cassent les oreilles du matin au soir jusqu’au trop-plein ? A peine le cas de la vice-présidente du Parlement européen, la socialiste grecque Eva Kaili, a-t-il été révélé que d’autres affaires ont éclaboussé tout naturellement le Makhzen dont Algeriepatriotique n’a cessé de dénoncer le lobbying payé sous table au sein des institutions internationales. Ce vendredi, c’est l’ancien eurodéputé français José Bové qui a jeté un nouveau pavé dans la mare, un pavé si lourd qu’il touche directement le régime de Rabat.
En effet, la personne que le syndicaliste agricole girondin pointe du doigt n’est autre que l’ami intime du roi du Maroc et néanmoins chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch. S’exprimant sur France Inter, il affirme avoir été approché par le ripou marocain lorsqu’il était rapporteur de la Commission du commerce extérieur entre 2009 et 2014. Les tentatives marocaines d’acheter les eurodéputés est liée au vote de lois sur les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Europe. José Bové fait une autre révélation d’une extrême gravité qui appelle une enquête sur ses anciens collègues de Strasbourg qui ont accepté le deal et touché des pots-de-vin. «Quand il y a des intérêts économiques colossaux qui sont en jeu, des Etats font pression, et certains députés véreux ont profité de ça», a-t-il regretté sur les ondes de la radio française.
«En tant que rapporteur sur l’accord de libre-échange sur les fruits et légumes avec le Maroc, je m’étais opposé à ce projet parce qu’il était nuisible pour les producteurs marocains et européens», a expliqué l’ancien eurodéputé, selon lequel il gênait le régime marocain au point que ce dernier a essayé de lui faire changer d’avis moyennant bakchich. «Il m’a proposé de m’amener un cadeau à Montpellier, dans un café discret, et qu’on se rencontre entre Noël et le premier jour de l’An», a déclaré José Bové, en affirmant qu’il s’agissait bien d’une somme d’argent que l’envoyé spécial de Mohammed VI allait lui remettre et qu’il avait rabroué son interlocuteur en l’invitant à parler plutôt à son avocat.
Derrière les associations d’amitié se cache un «club privé», a encore dénoncé José Bové qui souligne que ces pratiques mafieuses sont le fait de députés européens «de toutes les tendances politiques».
Ce nouvel élément apporté par cet ancien élu écologiste va-t-il inciter les responsables européens qui n’ont pas encore été contaminés par la concupiscence à nettoyer devant leur porte avant de donner des leçons aux autres ? Les médias français vont-ils enfin arrêter leur disque rayé qui, à la longue, a fini par abîmer leur réputation avant celle d’un régime connu pour ne pas s’embarrasser de scrupules pour arriver à ses fins ?
K. M.
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