Une indemnité de l’indignité aumônée aux indigents harkis par la France
Une contribution de Khider Mesloub – «La France tend la main aux familles de harkis», titrait le périodique d’extrême droite Valeurs actuelles, dans son édition du 8 décembre 2022, pour relayer l’information relative à l’indemnisation des harkis. Cela aurait été plus conforme à la sinistre vérité de titrer «Les harkis tendent la main pour quémander, encore une fois, une énième indemnité d’indignité». En effet, les harkis, ces «Roms» de la France, vivant de leur rentable mendicité institutionnalisée, ne cessent d’assaillir et de harceler les successifs gouvernements pour les implorer de leur attribuer un pécule pour leur collaboration avec l’armée coloniale française. Plus de soixante ans après le début de leurs suppliques quémandeuses, les supplétifs de l’armée française viennent enfin d’être chichement récompensés. Cette récompense de la collaboration aura également pour finalité, selon Jean-Marie Bockel, président de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis (CNIH), d’œuvrer aux fins d’«apaiser les mémoires et de raccrocher le destin singulier et tragique des harkis au roman national français».
A cet effet, pour les aider à composer littérairement leur fiction victimaire monnayable, à destination de ces supplétifs de la soldatesque coloniale française, à l’histoire entachée d’ignominie mémorielle et éclaboussée par leur perfidie nationale, un prix «pour valoriser l’histoire des harkis et leur parcours» a été lancé mercredi 7 décembre 2022 par une commission nationale indépendante française afin de récompenser une œuvre artistique ou intellectuelle retraçant les «destins dramatiques» des harkis. Bientôt, le lauréat littéraire de la harkéité se verrait décerner le prix Nobel de la Collaboration, créé spécialement pour cette perfide engeance intellectuelle en herbe, fière de narrer les ignominieux exploits de leurs criminels parents qui ont pactisé avec le diable.
Sur le chapitre des indemnisations, dans le cadre de la loi de reconnaissance et de réparation envers les harkis, promulguée le 23 février dernier, plus de 23 000 dossiers ont été déposés, dont 4 000 ont d’ores et déjà été traités. Le montant moyen accordé aux descendants des harkis, ces supplétifs des puissants et maraudeurs des deniers publics, atteint 8 600 euros par famille. Le prix de l’infamie est ridiculement infime.
Le harki, quelle que soit l’époque, est guidé par l’appât du gain. De génération en génération, l’âpreté de gain et l’esprit du lucre gouvernent sa personnalité servile et son âme vile. Le harki est congénitalement collaborateur, religieusement adorateur des puissants de France. La collaboration est sa religion. Il ne communie que dans la trahison. La servitude est sa seconde nature, la première étant le reniement national.
En France, on dénombre plus de 700 associations lucratives liées à la cause harkie pour environ 400 000 descendants de harkis, activant obséquieusement pour soutirer des prébendes à l’Etat, s’octroyer des sinécures dans les administrations. S’arroger de multiples avantages obtenus dans le cadre de la politique de discrimination positive appliquée en leur faveur par les autorités françaises, notamment dans l’accès prioritaire à la formation, à la fonction publique, au logement, etc.
A cet égard, il est utile de rappeler comment le défunt Georges Frêche, ancien maire de Montpellier, connu pour son engagement contre la guerre d’Algérie et l’OAS, avait apostrophé les harkis : il les avait qualifiés de «sous-hommes sans honneur». Cette caractérisation conforte une vérité historique sur les harkis : quoiqu’enrôlés sous le drapeau tricolore de la France, les harkis ne furent jamais assimilés à des soldats de plein droit car, en tant qu’indigènes, ils n’étaient pas considérés comme des citoyens français. Donc, ces harkis, qui avaient soldé leur honneur, étaient des sous-soldats touchant des demi-soldes. Ainsi, en connaissance de cause, sans perspective de bénéficier de quelque gratification financière, promotion sociale ou émancipation politique, ils acceptèrent néanmoins, «sans honneur», de s’enrôler comme supplétifs. Avec les harkis, le prix de la trahison vaut encore moins cher que leur personnalité maudite : il est modique !
Les harkis, cinquième roue du carrosse colonial répressif, demeurent toujours à la remorque du char gouvernemental français, qui n’oublie pas de les écraser souverainement de son mépris politique, de sa condescendance intellectuelle, de son racisme anti-algérien (pour tous les Français, le harki demeure toujours l’indigène arabe, le bougnoule de service). Dépourvus de personnalité et de dignité, de père en fils, ils bataillent, sans relâche et comme des lâches, pour soutirer quelques subsides à l’Etat impérialiste français afin de poursuivre leur parasitaire existence fondée sur l’assistanat et le servile partenariat avec les puissants de France – le harki est un fidèle partenaire : il assouvit sans rechigner leurs désirs.
Les harkis et leurs descendants, outre l’indemnité de l’indignité, ont obtenu également une «loi de reconnaissance» de la part de l’Etat français. Quelle reconnaissance ? Celle de criminels de guerre coloniale menée contre les résistants algériens ? Par une inversion accusatoire, depuis 1962, ces harkis s’érigent en victimes. Or, ils furent les supplétifs de l’armée coloniale française, responsable du massacre d’un million et demi de martyrs algériens. Depuis quand honore-t-on les criminels de guerre ? Dédommage-t-on les meurtriers ? Qui ont subi la torture de masse, les représailles collectives contre les civils, les exécutions sommaires, l’anéantissement de villages et le regroupement forcé dans des camps érigés par l’armée, les incarcérations, les ratonnades ? Les harkis ou les indépendantistes algériens, autrement dit l’ensemble de la population algérienne engagée dans sa légitime et honorable lutte pour son indépendance ?
Aussi ces criminels harkis ne sont-ils pas fondés de bénéficier des réparations de la France. En revanche, le peuple algérien est fondé de les poursuivre devant un Tribunal international pour crimes contre l’humanité, au même titre que l’Etat français.
Et si réparations pécuniaires il doit y avoir, c’est aux harkis de dédommager les moudjahidine algériens pour les crimes qu’ils ont perpétrés. Ces dédommagements financiers sont aussi redevables de la part des enfants de harkis établis en France, ces harkis revendicatifs et vindicatifs qu’il convient de faire taire définitivement. Une action en justice doit être intentée par l’Algérie contre les harkis et leur parrain, l’Etat français.
Une chose est sûre : avec ou sans la loi de reconnaissance et l’aumône étatique parcimonieusement octroyée par vos maîtres gouvernementaux français, aux yeux des Français, vous demeurez toujours des indigènes indigestes, des «Français» citoyens de seconde zone. Voire, dans cette France de friperie institutionnelle dépourvue de toute valeur, «de seconde main» ; autrement dit, des êtres d’occasion puisque l’Etat a acheté votre collaboration haillonneuse à vil prix.
En revanche, pour tous les Algériens, avec votre persistance à surfer sur le récit de victimisation et votre pathologique posture à ériger la honteuse harkéité en fierté identitaire communautaire, vous n’intégrerez jamais leur histoire, leur pays. Vous demeurerez toujours des indigènes, des indignes, moralement indigents, algériennement déficients – vous souffrez d’un lourd déficit d’algérianité. Seule la repentance vous réconciliera avec l’Algérie. L’abdication de votre assignation à l’identité harkie vous permettra de laver votre déshonneur, vous accordant le privilège de réintégrer la matrice nationale algérienne.
K. M.
Comment (36)