«Marocgate» : Rabat derrière la nomination d’Eva Kaili et Andrea Cozzolino
Rabat serait intervenu pour «la modification du rapport annuel du PE sur la politique étrangère et de sécurité commune» mais aussi pour la nomination de députés dans certains postes clés de l’institution européenne, rapporte l’APS.
En effet, le Makhzen a opéré au sein de la Commission créée pour enquêter sur Pegasus, en soudoyant l’eurodéputé Andrea Cozzolino, un des membres de la commission parlementaire chargée d’enquêter sur l’utilisation du logiciel espion sioniste.
Selon le journal, s’appuyant sur un document du 29 juillet dernier, les enquêteurs ont émis l’hypothèse que l’élection d’Eva Kaili à la vice-présidence du Parlement européen aurait été soutenue par l’ancien eurodéputé italien corrompu Pier Antonio Panzeri et son équipe.
Pour ce fait, il met en évidence un extrait de ce document qui étaye cette hypothèse, avec «une enquête sur un réseau qui travaille pour le compte du Maroc, développant une activité d’ingérence au sein des institutions européennes par la corruption d’individus installés à des postes clés du monde institutionnel, principalement au sein du PE», faisant référence à Eva Kaili. «La politique du groupe parlementaire S&D (socialistes et démocrates) serait influencée par le Maroc.» Une influence qui a «atteint les décisions du Parlement européen en faveur du Maroc à plusieurs reprises.
Les enquêteurs évoquent de «nombreux textes de résolutions votés», mais aussi de «différentes déclarations de la délégation pour le Maghreb», c’est-à-dire celle dirigée par Panzeri pendant huit ans, de 2009 à 2017.
Pendant ce temps, le parquet de Bruxelles poursuit ses investigations. Des analyses des PC retrouvés dans les bureaux des assistants parlementaires font ressortir des anomalies concernant certaines nominations.
R. I.
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