Khider Mesloub convoqué par la police française sur plainte du lobby des harkis
Par Houari A. – Le mercredi 28 décembre, deux fonctionnaires de police se sont présentés chez notre collaborateur Khider Mesloub pour lui signifier qu’une plainte a été déposée contre lui par l’association des harkis de France, à la suite de la publication de son article dans Algeriepatriotique «L’indemnité de l’indignité aumônée aux indigents harkis par la France», édité le 21 décembre 2022.
Les deux agents voulaient l’entendre rapidement mais il leur a indiqué d’attendre la fin des vacances. Donc, il est convoqué le 3 janvier 2023 au commissariat de Rouen.
Le motif de la plainte est le suivant : «Nous avisons la personne convoquée que dans le cadre de l’enquête susvisée, elle est soupçonnée d’avoir commis ou tenté de commettre des faits de provocation à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique et pour laquelle elle doit être entendue librement (sans garde à vue) sur ces faits.» Autrement dit, il est convoqué au commissariat en vertu de l’article 33, alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881 qui punit l’injure publique commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
D’emblée, il convient de souligner que le motif de la plainte invoqué est nul et non avenu, conformément à la «jurisprudence Georges Frêche». Pour rappel, dans son arrêt rendu le 30 mars 2009, la Cour de cassation avait débouté définitivement les associations de harkis dans leur action contre Georges Frêche, accusé pour ses déclarations incendiaires : «Vous êtes allés avec les gaullistes (…) Ils ont massacré les vôtres en Algérie (…). Ils les ont égorgés comme des porcs. Vous faites partie de ces harkis qui ont vocation à être cocus jusqu’à la fin des temps…Vous êtes des sous-hommes, vous n’avez aucun honneur, dégagez», proférées le 11 février 2006. Car, selon la Cour de cassation, «les harkis ne sont pas une ethnie, une nation, une race, ni, bien entendu, une religion. Les harkis constituent, certes, un groupe mais qui s’est constitué en conséquence d’un choix politique au moment de la guerre d’Algérie».
Leur plainte est également injustifiée au plan procédural. L’association des harkis de France avait toute latitude d’user de son droit de mise au point ou droit de réponse auprès de la rédaction du journal Algeriepatriotique. Droit de réponse que le journal lui aurait évidemment accordé si l’association en avait formulé la requête. Or, les harkis ont préféré employer des méthodes d’intimidation à l’égard de notre collaborateur Khider Mesloub, non pour le faire taire mais lui faire traire de l’argent par l’obtention d’un dédommagement en euros sonnants et trébuchants.
Certes, l’article de notre contributeur est corrosif mais ne constitue nullement un délit. Au vrai, dès lors qu’on touche à leurs intérêts pécuniaires soutirés aux différentes instances françaises, les harkis s’insurgent, brandissent leurs sempiternelles menaces de poursuites judiciaires et mobilisent leurs réseaux d’influence pour obtenir gain de cause.
Décidément, les harkis n’en finissent pas d’exploiter cette «dette mémorielle» factice pour soutirer à l’Etat français, donc aux contribuables, des prébendes. Comme ils n’en finissent pas, sous divers prétextes fallacieux, d’instrumentaliser la justice française pour tenter d’obtenir quelque compensation financière.
Pour information, Khider Mesloub est le fils d’un moudjahid qui s’était engagé dès sa fondation dans la Fédération de France du FLN. Rabia Mesloub était, à vingt-cinq ans, chef de section du 14e arrondissement de Paris.
H. A.
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