Sale temps pour la presse française donneuse de leçons à la terre entière
Par Mrizek Sahraoui – N’eût été la gravité des accusations, la logique eût recommandé de ne pas perdre du temps, un temps passé à commenter les élucubrations du scribouillard Thomas Legrand du journal Libération, propriété du sulfureux milliardaire franco-israrélien et magnat des médias Patrick Drahi, par ailleurs patron de BFMTV, RMC avec toutes ses déclinaisons, L’Express, i24News et d’autres encore.
Ce fut en tout cas la posture d’indifférence adoptée il y a quelques mois vis-à-vis d’un certain Rudy Reichstadt, le fondateur du nébuleux site Conspiraty Watch qui s’en fut pris à Algeriepatriotique, l’accusant d’être un site antisémite et complotiste – rien que ça –, et de relayer des «rumeurs plus que douteuses» (sic).
Thomas Legrand travaille pour le journal Libération depuis juin dernier sous la direction de Dov Alfon, ancien rédacteur en chef du journal israélien Haaretz et ancien officier des renseignements israéliens. Rudy Reichstadt, lui, est à la tête du site financé par la Fondation pour la mémoire de la shoah (FMS). Un site dédié sur le papier à la dénonciation des «théories conspirationnistes», dans la pratique en mission d’assurer la défense farouche d’Israël en tout temps, en tout lieu, contre vents et marées, tout en bénéficiant sans limite, néanmoins, de la lumière des guirlandes médiatiques.
Nous n’allons pas nous appesantir sur le gloubi-boulga infect – qui plus est du réchauffé – et les arguments de bistrot des deux bateleurs médiatiques. S’agissant des accusations d’antisémitisme et de complotisme proférées à l’encontre d’Algeriepatriotique, un fidèle lecteur s’en est chargé à travers une réponse cinglante, exhaustive, incisive, à lire par ailleurs.
Tenons-nous-en aux faits avant de rappeler, puis d’opposer certaines vérités, amères pour le coup, à ces soi-disant chantres de la liberté de la presse. Plusieurs questions s’imposent auxquelles devrait logiquement répondre celui qui se fut dit «ravi de rejoindre» un Libé qui, depuis quelques années, avait-il dit, sans doute pour plaire au boss, «retrouve sa vigueur et sa rigueur éditoriales», traduire depuis que Patrick Drahi s’en est accaparé, Libé va mieux, même si ce même Libé ne survit que grâce aux aides substantielles de l’Etat.
Commençons par demander, par exemple, où était et qu’a fait Thomas Legrand depuis plusieurs jours que les médias indépendants, Blast, Reflets.info et StreetPress, ont fait des révélations ahurissantes sur les «combines» de (son) patron, mises en ligne par ces journaux électroniques par devoir d’informer l’opinion publique et, surtout, au nom de la sacro-sainte liberté de la presse ? A-t-il relayé les Drahileaks révélés par ces mêmes médias depuis des semaines ? A-t-il postillonné un seul éditorial sur les «juteuses transactions immobilières faites sur le dos de Libération, selon les sites en question, par Patrick Drahi, désormais dans le collimateur de la justice suisse pour fraude fiscale ? Le propriétaire de BFMTV est, selon les révélations des sites indépendants cités, sous la menace d’un redressement fiscal de plus de 7 milliards d’euros. Le billetiste de Libération s’est-il offusqué à un moment ou un autre de l’accaparement de la presse française par une dizaine d’oligarques qui contrôlent 90% des médias lourds ?
Autant de questions auxquelles s’ajoute celle d’une journaliste du site Basta Media qui, dès 2017, avait alerté sur la dangereuse concentration des médias entre les mains d’une poignée de milliardaires. «Est-il normal que les principaux médias de notre pays soient entre les mains de marchands d’armes, d’entreprises du luxe, du BTP, de la téléphonie, de banquiers ou de fabricants de toilettes ?» s’était-elle demandée alors non sans dépit.
Une interrogation qui n’eut pas suscité l’ombre d’un effet sur la conscience journalistique de Thomas Legrand, fervent et grand défenseur devant l’éternel des libertés d’expression et de la presse, mais seulement chez les autres.
Sale temps pour la liberté de la presse en France, mais pour (eux) tout va très bien, Madame la Marquise.
M. S.
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