Les harkis demandent à Macron de les «protéger» d’Algeriepatriotique
Par M. Aït Amara – Les descendants des supplétifs tortionnaires et criminels de guerre aux côtés de l’armée coloniale française n’ont toujours pas digéré les vérités que leur a assénées Khider Mesloub, fustigeant leur appât du gain en faisant de leur «cause» un fonds de commerce par le biais de dédommagements réclamés à l’Etat français en contrepartie de leur collaboration. Après la convocation par la police de l’auteur d’une contribution sur ce sujet, une organisation qui se donne pour nom Association des femmes du logis d’Anne (Afla), établie en Dordogne, dans le sud-ouest de la France, a écrit au président français, Emmanuel Macron, pour lui demander la «protection des harkis et leurs enfants diffamés et menacés par un article d’une grande violence» paru dans Algeriepatriotique.
La lettre, signée par une certaine Ania Ghozelam, se plaint de ce que cette catégorie de citoyens français est «victime» d’une «nouvelle affaire de diffamation et d’injures violentes contre les harkis et leurs enfants». Après un réquisitoire contre Khider Mesloub, l’auteure de la plainte estime que «le titre choisi dans cet écrit a pour but d’humilier les anciens combattants harkis, en faisant référence à [votre] loi de reconnaissance et d’indemnisation du 22 février 2022. Rappelant ledit titre – «Une indemnité de l’indignité aumônée aux indigents harkis par la France» –, la plaignante rappelle le chef de l’Etat français à ses engagements pris lors de son discours prononcé le 20 septembre 2021, dans lequel il a «demandé, en des termes forts et apaisants, pardon aux harkis au nom de la République et précisé qu’insulter les harkis, c’était insulter la France».
Ania Ghozelam se défend d’être une descendante de «traîtres», jugeant ce qualificatif «injuste» car, en l’utilisant, l’auteur de la tribune incriminée «a jeté l’opprobre sur les harkis et leurs enfants» et «les dénonce à la vindicte d’éventuels terroristes qui seraient ainsi poussés à la haine par son écrit contre d’anciens militaires français qu’il met en danger» (sic). «Indéniablement, les allégations de traîtres portent atteinte à l’honneur et à la considération des harkis et à leurs descendants», maugrée cette fille de harki qui dit craindre pour la vie des personnes prises en photo, avec leur entier consentement, en train d’être décorées par le président français pour les crimes commis en Algérie.
L’auteure de la plainte, qui s’exprime au nom des harkis, demande au président français de faire appliquer l’article 5 de la loi du 23 février 2005 portant «reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés» à Algeriepatriotique, laquelle loi glorifiant la colonisation qui interdit «toute injure ou diffamation commise envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur qualité, vraie ou supposée, de harki, d’ancien membre des formations supplétives ou assimilés» et «toute apologie des crimes commis contre les harkis et les membres des formations supplétives après les Accords d’Evian».
Elle exhorte Macron à enclencher des poursuites «contre ce dangereux fauteur de troubles» qui «semble jalouser la demande légitime de reconnaissance et de réparation» par les harkis (re-sic).
Nous y reviendrons.
M. A.-A.
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