Ce que la presse italienne a écrit sur la visite de Giorgia Meloni en Algérie
De Rome, Mourad Rouighi – La presse italienne, toutes tendances confondues, a suivi avec beaucoup d’attention la visite de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, en Algérie et l’a gratifiée de commentaires unanimes, soulignant que le partenariat stratégique entre Rome et Alger est de ces cheminements, ambitieux mais lucides et pragmatiques.
Il Corriere della Sera, le quotidien à plus fort tirage en Italie, a notamment indiqué que le choix de Meloni d’y effectuer sa première visite à l’étranger, depuis son arrivée au pouvoir, participait d’une volonté de faire face aux turbulences en Méditerranée, par davantage de coopération et d’intégration économique, en jouant pleinement l’axe algéro-italien.
Quant au Fatto Quotidiano, tout en rappelant que ce partenariat stratégique a été voulu en 2018 par les deux chefs d’Etat, Abdelmadjid Tebboune et Sergio Mattarella, du temps de l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte, qui y a apporté sa sincère et contagieuse spontanéité, à un moment, où aucune pandémie et aucune guerre en Ukraine ne pointaient à l’horizon. En 2018, a-t-on pu lire, les deux pays ont décidé de multiplier par dix par leurs atouts communs et de diviser par dix d’éventuelles divergences sur certains thèmes récurrents. Un satisfecit partagé par des quotidiens de droite – la Verità et il Giornale – qui ont décrit cette visite comme un succès sur toute la ligne.
De même que la télévision d’information en continu Rainews 24, qui, en consacrant plusieurs directs en couverture du séjour algérois de Giorgia Meloni, a choisi d’illustrer les atouts gagnants de ce partenariat, en mettant en exergue l’inauguration de la route transsaharienne, un ouvrage pharaonique de plus de 4 000 kilomètres qui permettra à l’Italie d’atteindre les marchés prometteurs d’Afrique grâce, et à travers, un effort industriel et logistique à réaliser en Algérie dans les prochains mois.
Sur ce point précis, le quotidien Il Sole 24 ore a écrit que la présence à Alger du président du patronat italien, Carlo Bonomi, témoignait de l’adhésion enthousiaste du monde économique face aux perspectives d’une complémentarité accrue avec le système productif algérien.
Tant d’éditoriaux, on le voit, qui ont salué avec un certain optimisme et un esprit constructif le choix de l’Italie de privilégier l’Algérie et d’envisager ensemble de lancer des actions politiques et économiques à même d’apporter des solutions à des dossiers d’intérêt commun.
A cet effet, un expert en questions régionales et proche du parti de Giorgia Meloni, Frère d’Italie, a confié à une radio romaine que la locataire du Palais Chigi a longuement écouté les constats faits par le président algérien et a promis d’en tenir compte dans ses prochaines démarches, tant sur le plan bilatéral que dans le contexte multilatéral, tout en comprenant parfaitement que les Agériens ne sont les auxiliaires d’aucune partie en Europe, souhaitant désormais faire valoir leur propre projection stratégique.
Enfin, nombre d’observateurs ont insisté sur un fait acquis pour l’Algérie, celui du choix d’une diplomatie indépendante, dans un contexte en évolution continue, de coopération multilatérale et d’un droit international, juste et équitable, au-dessus de tout et de tous.
M. R.
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